Un vent de déstabilisation souffle sur le conseil syndical du port d'Alger qui se dirige, en l'état actuel des choses, vers l'écroulement. Plusieurs syndicalistes et candidats à l'élection pour le renouvellement de la direction du syndicat se sont rassemblés, dernièrement, devant le siège de la Centrale syndicale de Sidi-Saïd en guise de protestation contre le responsable actuel, Maâmar G., âgé de 64 ans, mais surtout contre « l'ingérence de Sidi-Saïd qui veut saborder le syndicat ». Les travailleurs rencontrés sur les lieux, dans l'attente d'une entrevue avec le patron de l'UGTA, expliquent que le mandat du conseil syndical a expiré depuis 2003 et qu'aucune direction n'est légitime pour le moment. « Nous avons organisé une AG élective le 14 février 2005. Aucun résultat, puisque la réunion a tourné au chaos », témoigne un contestataire. Le responsable a été convoqué pour le 23 avril 2005 par l'union locale UGTA/Alger afin de s'asseoir à la table du dialogue et installer une commission électorale. En vain, poursuivent les contestataires, puisque la direction, qui s'était auto-proclamée, a anticipé l'échéance en organisant, le 18 avril 2005, une AG au siège même de l'UGTA. « Cette AG était animée par un groupe composé de journaliers et une telle réunion ne peut se dérouler que dans le lieu de travail. En plus, il n'y avait ni commission électorale ni liste de candidats. Recham H'mida, lâab H'mida », illustre le groupe des protestataires qui crie au mépris. « Sidi-Saïd s'est engagé en public à ne pas s'immiscer dans les affaires du syndicat de l'EPAL. Maintenant, il envoie une missive à l'adresse du conseil syndical pour annuler la journée de protestation prévue le 1er août », déclare l'un des 135 candidats, intrigué par le geste de Sidi-Saïd. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, celui des Transports et le SOGEPORTS, ont été sollicités, dans une lettre en date du 24 avril 2005, pour intervenir et ramener la direction actuelle à l'article 55 du règlement intérieur du syndicat. « L'élection du 18 avril 2005 s'est déroulée en l'absence de 70% des travailleurs du port et de l'union locale et de wilaya. Il y avait également l'absence des représentants de l'administration », peut-on lire dans cette lettre. « Nous refusons l'exclusion et la marginalisation et dénions la représentativité à ce conseil », ajoutent les candidats. Pour sa part, le secrétaire de l'union locale d'Alger, dont dépendent les sections syndicales de la capitale, a déclaré, hier, lors d'un appel téléphonique, la non-légalité du conseil syndical actuel. « Nous sommes pour une direction issue des urnes à bulletin secret et contre les allégeances », dira Arezki Azmedroub qui réitère son appel pour l'installation d'une commission électorale et l'organisation d'une AG dans le lieu de travail. De son côté, le chargé de l'organique à l'UGTA, M. Djenouhat, a relevé, dans un entretien accordé à L'Expression, plusieurs entorses ayant émaillé l'élection de l'actuelle direction. L'issue du conflit reste pendante à l'organisation d'une élection transparente, libre et en toute démocratie.