Les élus FFS aux Assemblées locales de Béjaïa remettront leur mandat « à la population » et refusent de procéder à la passation de consignes devant les secrétaires généraux des APC nommés, en vertu du dernier décret de dissolution, administrateurs des municipalités. Ce sont, entre autres, les résolutions auxquelles a abouti une réunion des élus du parti tenue dans l'après-midi d'hier sur convocation de la direction nationale. A l'issue de la même réunion, décision a été prise de remettre les registres de délibération à la justice, dans ce qui a tout l'air d'une réplique aux voix - celle des archs notamment - qui revendiquent des audits au sein des Assemblées dissoutes. Enfin, on compte également adresser une plainte à la commission des droits de l'homme à Genève stigmatisant ce que le FFS considère comme une violation de la loi et un coup de force juridique à l'égard des élus du peuple. Des rassemblements populaires seront donc organisés devant les sièges des APC durant lesquels les élus déclareront restituer le mandat à ceux qui les ont élus il y a trois ans. « Ce sont les citoyens qui ont placé nos représentants à la tête des municipalités et c'est à eux qu'ils s'adresseront pour officialiser et expliquer leur retrait forcé des Assemblées et non à une quelconque autorité », expliquait hier Djoudi Mammeri, membre du secrétariat national du FFS chargé de la formation. La réunion d'hier intervient dans le contexte de la mise en application de la décision de dissolution, marquée pour l'heure par la confusion. Entamée dans certaines communes à la veille du week-end dernier, l'opération s'effectue via la transmission de courriers nommant, d'une part, les secrétaires généraux administrateurs des communes et invitant de l'autre les staffs concernés par « la révocation » à procéder aux passations de consignes. La présidence de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) a, pour sa part, reçu les deux ordonnances portant dissolution de la part du secrétaire général de la wilaya qui convie, par ailleurs, les destinataires à « la mise en œuvre » de son contenu. Ferhat Hamid, président de l'APW de Béjaïa, nous confirmait hier avoir reçu le courrier, ajoutant qu'il s'est empressé de le renvoyer à l'administration. Une manière de maintenir jusqu'au bout le refus de « céder au coup de force du gouvernement ». A Tazmalt, le courrier transmis par la daïra à l'APC a été de même rendu à ses envoyeurs, alors qu'à Akbou, et sans que les élus aient encore résolu de quitter leur bureau, le secrétaire général de la commune a été destinataire, jeudi dernier, d'une note le chargeant des affaires de la municipalité, comme rapporté par un membre du staff communal. Le président de l'APC de Tichy, également issu du FFS, informe quant à lui n'avoir rien reçu jusqu'à hier dans la matinée. Un élu de Oued Ghir, pour illustrer un peu l'ubuesque de la situation, nous informe avoir reçu des citoyens en audience pas plus tard qu'hier matin. L'attitude est beaucoup moins assurée du côté des élus sans bouclier partisan. Le président de l'APC de Darguina, élu sur une liste d'indépendants, confirme avoir reçu hier matin le PV d'installation du secrétaire général de la commune comme administrateur de la municipalité et du décret portant dissolution. L'homme reconnaît n'avoir d'autre choix que de se plier à la décision en regrettant que la mesure soit mise en application « à la sauvette » et sans le moindre égard aux élus.