D'une surface globale de 1 030 000 km2, dont plus de 677 000 km2 de désert, et d'une population qui avoisine 2,8 millions d'habitants, la Mauritanie est un pays économiquement déstructuré et extrêmement démuni. Il a été classé parmi 18 pays - dont 14 africains - les plus pauvres de la planète, ayant bénéficié de l'annulation de leur dette le 11 juin 2005 par le G8. Défavorisée par des conditions naturelles difficiles, l'économie mauritanienne est peu diversifiée et repose aujourd'hui sur trois secteurs, dont deux (fer, pêche) représentent la quasi-totalité des exportations. Le troisième, l'élevage, reste une source d'emplois très importante (46% des actifs). Près de la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté avec un revenu annuel de 400 dollars. La pauvreté affecte particulièrement les zones rurales. Les surfaces cultivées ne représentent plus maintenant que 0,5% du territoire national. Elles se limitent en une étroite bande au sud du pays, longeant la basse vallée du fleuve Sénégal et la frontière du Mali. La Mauritanie est engagée, depuis 1986, dans des réformes économiques et sociales avec le soutien de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international. Selon les autorités, l'économie du pays a enregistré, en 2004, un taux de croissance de 6,9%, le plus important depuis 1992. L'objectif des autorités est de ramener la pauvreté à 17% en 2015 contre 46% en 2000 dans le cadre d'un programme sur 15 ans, adopté début 2001 par le gouvernement avec l'accord des bailleurs de fonds. Le 16 mars 2000, la Mauritanie a été le premier pays à bénéficier d'un traitement de sa dette au Club de Paris dans le cadre de l'initiative pour la réduction de la dette des pays pauvres très endettés (PPTE). L'année 2004 a cependant vu les rapports de la Mauritanie avec les institutions de Bretton Woods, jusqu'ici considérées exemplaires, se dégrader. En Mauritanie, le secteur rural contribue pour 20% au produit intérieur brut et à 60% de l'emploi, selon les autorités. Les mines (fer, cuivre, phosphates) constituent un secteur important de l'économie. La libération de l'économie Le secteur de la pêche assure plus de 50% de ses recettes d'exportation. Représentant aujourd'hui 6% du PIB, la pêche est une source majeure de revenus en Mauritanie. Sa production atteint 640 000 t par an dont 570 000 t d'espèces pélagiques (sardinelles, chinchards, anchois, maquereaux, etc.). Les eaux territoriales mauritaniennes sont considérées comme les plus poissonneuses au monde. Le pays compte de nombreux artisans pêcheurs, dotés de pirogues à moteur ou pêchant à la senne (en particulier les Imraguen de la côte atlantique, entre Nouakchott et Nouâdhibou). La Mauritanie s'est dotée d'une flottille nationale de pêche industrielle constituée d'une centaine de chalutiers, d'un dock flottant et d'ateliers pour le carénage et la réparation et dispose d'installations frigorifiées. La libération de l'économie encouragée par les pouvoirs publics offre d'importantes possibilités d'investissement dans ce secteur aux promoteurs nationaux et étrangers. Cependant, l'arrivée en nombre de flottilles ultra-modernes à haute productivité risque, à terme, de réduire à néant les ressources halieutiques du pays. Aussi, le pays a pris les mesures qui s'imposent avant de renouveler ses accords de pêche avec les pays de l'Union européenne. Il a pour objectif de régénérer son stock de poissons et de poulpes, en attendant de se doter d'une flotte moderne. S'agissant du secteur minier, il n'emploie guère plus de 5% de la population active, mais il représente la deuxième grande activité économique du pays (30% du PIB en 1998 et environ 40% des recettes d'exportation). Depuis 1963, la Mauritanie exploite le minerai de fer de la Kediet ej Jill (réserves estimées de 5 à 6 milliards de tonnes). Il convient de signaler enfin que la découverte de pétrole en quantité exploitable, dès fin 2005, représente aujourd'hui un espoir important pour ce pays.