Le service de maternité du secteur sanitaire du chef-lieu de wilaya de Aïn Defla connaît, en cette période estivale, une insuffisance en encadrement, imputée entre autres aux congés annuels et à un flux de parturientes qui arrivent des 36 communes que compte la wilaya. En effet, selon le directeur, le secteur prend en charge 70% des gardes de wilaya en raison notamment de la présence de 3 gynécologues chinoises. A ce sujet, on relèvera les propos d'un membre du personnel soignant, rencontré mercredi dernier sur les lieux, qui dressera un tableau des plus sombres sur la situation sanitaire qui prévaut dans ce service. En effet, selon notre source, il arrive que des femmes accouchent sur des chaises et que l'on ne dispose pas de suffisamment de temps pour nettoyer convenablement les tables d'accouchement, ce qui expose aux risques d'infections de toutes sortes. Mais, ajoutera notre source, c'est au lendemain des gardes que les véritables problèmes apparaissent, quand le nombre de nouveau-nés est tel que la visite se fait expéditive, dans des conditions très défavorables, mettant le bébé en danger. Ainsi, des malformations peuvent échapper au diagnostic ou encore des ictères (jaunisse) qui peuvent engendrer des infections si le nourrisson n'est pas convenablement pris en charge. Les propos sont appuyés par un médecin rencontré au service de l'hémodyalise, qui nous apprendra que des malformations ou la moindre infection contractée dans les premières années de vie peuvent altérer le fonctionnement des reins. En outre, on le constatera de visu, les lieux sont devenus exigus puisqu'une femme est couchée sur un matelas mince à même le sol à côté du berceau de son nouveau-né. Mais selon une visiteuse, c'est la nuit que les couloirs se remplissent de femmes en phase de travail. Selon notre interlocuteur rencontré dans cette structure en préfabriqué, il ne s'agit pas seulement d'un déficit en encadrement ou en équipement, mais aussi d'une mauvaise organisation du planning des gardes qu'il faudrait revoir pour permettre au personnel de ce secteur de respirer un peu. A cela, le directeur répondra qu'à l'heure actuelle, il est impossible d'apporter des modifications dans ce sens en raison d'une clause dans le contrat les liant aux Chinois, laquelle stipule que son personnel doit rester groupé. Cependant, il y a lieu de rappeler que le taux de mortalité néo-natale enregistré dans la wilaya de Aïn Defla pour l'année 2004 est de 17,5/1000. Un taux énorme, de l'avis des spécialistes. Par ailleurs, des citoyens rencontrés sur les lieux souhaitent que l'accueil soit plus souple car souvent, portes et fenêtres du service sont fermées, ont-il affirmé, d'autant qu'ils sont dans un état anxieux. Est-ce pour cette raison que certains d'entre eux ont trouvé l'astuce de se pencher aux fenêtres donnant directement sur les chambres pour communiquer avec leurs familles ? D'aucuns émettent l'espoir que des améliorations seront bientôt introduites et des décisions prises, particulièrement après le séjour récent d'une commission ministérielle dépêchée à la demande d'un député. Le directeur de la santé et de la population à Aïn Defla fera remarquer que 3 hôpitaux à Aïn Defla, qui disposent de 4 secteurs sanitaires en préfabriqué, figuraient dans le plan d'éradication du préfabriqué établi par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Enfin, il y a lieu d'ajouter que cette situation a lieu au moment où le syndicat du SNAPAP menace d'organiser un sit-in demain dans le secteur du chef-lieu de wilaya pour notamment dénoncer, selon le communiqué, la mauvaise gestion des ressources humaines dans cette structure, tandis que le directeur parlera de conflit intersyndical essentiellement autour des œuvres sociales qui néanmoins gêne, selon lui, le bon fonctionnement de l'hôpital.