Pas moins de 200 travailleurs de l'unité Mahira de Frenda (Tiaret) pour la fabrication de chaussures et ceux du complexe de fabrication de textile (Tébessa) tiennent, depuis samedi dernier, un rassemblement devant le siège de l'UGTA, à Sidi M'hamed (Alger). Les travailleurs de Mahira se sont déplacés vers la capitale pour, selon leurs dires, réclamer l'assainissement de leur entreprise, mais surtout le paiement de leurs salaires non versés depuis janvier 2005 (huit mois). Depuis le dernier sit-in organisé dans le hall de la centrale syndicale le 10 mai dernier, « rien n'a été fait pour tirer au clair la situation dans laquelle se trouve l'entreprise », ont-ils tenu à préciser. L'unité Mahira, selon les protestataires, n'est plus productive, mais elle n'a pas remis pour autant son bilan. Reçus, samedi, par le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, les délégués des travailleurs protestataires affirment avoir refusé la proposition du patron de l'UGTA. « Il nous a proposé un mois de salaire pour l'ensemble des travailleurs en attendant de trouver une solution définitive le 23 août prochain concernant le devenir de l'entreprise et le nôtre. Nous avons refusé », a déclaré un délégué non sans rappeler les charges quotidiennes difficiles à honorer pour les 350 travailleurs de la filiale, surtout avec la rentrée sociale en septembre. Les travailleurs demandent depuis plus de cinq ans, selon ce délégué, le redressement de leur structure économique ou, à défaut, une indemnité de cinq mois de salaire. Pour rappel, l'entreprise Mahira, qui a ouvert ses portes en 1984, était contrainte de se séparer de la moitié de son effectif qui était de 700 travailleurs en 1998. Les protestataires ont affirmé que cette usine est le seul complexe industriel dans toute la région isolée de Frenda située à 50 km à l'ouest du chef-lieu de Tiaret, et dont la population totale est estimée à 120 000 âmes. En outre, quelque 80 travailleurs du complexe de textile de Tébessa participent à ce rassemblement à cause du non-paiement de leurs salaires depuis huit mois. Ce complexe, précisent-ils, a cessé toute activité sans toutefois que les 480 travailleurs soient indemnisés. Le rassemblement, selon les délégués des travailleurs, devrait prendre fin aujourd'hui.