Quelque 200 travailleurs, dont une dizaine de femmes, de la SPA Mahira de Frenda (wilaya de Tiaret), ont élu domicile depuis dimanche dernier dans le hall de la Centrale syndicale UGTA, à Alger. Munis de leurs cabas et de leurs couvertures, ils sont venus réclamer leurs salaires impayés depuis une année. “Nous sommes perdus, nous vivons sans salaire depuis si longtemps. Nous avons passé un mois de Ramadhan horrible, beaucoup d'entre nous croulent sous les dettes. Essayez alors d'imaginer comment nous avons vécu les deux fêtes de l'Aïd”, nous a interpellés l'une des travailleuses. Ses collègues renchérissant racontent leurs “humiliations quotidiennes”, les conséquences de leur situation sur leur couple et l'équilibre de leur famille. De l'avis d'Ahmed Benachera, secrétaire général du syndicat de l'entreprise née en 1998, suite à la restructuration de la Société nationale des peaux et cuirs (Sonipec), “la situation est critique” aussi bien pour l'outil de travail que pour les travailleurs et leurs familles. “Nous avons rencontré Sidi-Saïd (leader de l'UGTA, ndlr), il nous a confirmé que le dossier des 47 000 travailleurs impayés est réglé”, a-t-il relevé. Les travailleurs et leurs représentants syndicaux sont décidés à arracher une avance sur salaire, au moins de 3 mois, avant de regagner leur wilaya, a précisé le syndicaliste. H. A.