Afin de réguler l'activité des vendeurs à la sauvette, l'APC La Casbah a procédé à la réalisation de deux marchés de proximité. Il y a sept mois, pour mettre fin à l'anarchie qui régnait dans les rues alentour de la place des Martyrs, l'APC de La Casbah a inauguré deux marchés, appelés Lalahoum et Marché14. Ainsi, les 900 vendeurs à la sauvette qui étalaient leur marchandise à même le sol, se sont vu offrir un endroit où exercer leur commerce, en toute légalité. Et pourtant, ces vendeurs se plaignent, en premier lieu, d'autres vendeurs à la sauvette, qui ont pris leur place sur les trottoirs, et qui gênent ainsi leur activité commerciale. « On ne vend plus rien. Ils nous volent nos clients », d'après un vendeur régularisé. « Les gens préfèrent acheter dans la rue qu'à l'intérieur du marché », enchaîne un autre. Les vendeurs régularisés se plaignent aussi des sommes d'argent qu'ils doivent verser à la commune, en l'occurrence 3000 DA par mois, alors que les deux marchés ne sont pas sécurisés. « Des vols ont déjà eu lieu pendant la nuit. La sécurité est défaillante. Au début, nous avons payé 25 000 DA pour accéder à ces espaces de vente de 1,40 m sur 1,90 m accueillant deux personnes », nous ont déclaré les vendeurs des deux marchés. Ces espaces ne sont pas à l'abri des caprices climatiques. A l'APC de La Casbah, le vice-président nous a expliqué que l'argent versé par les commerçants, à savoir les 25 000 DA, est destiné à couvrir une partie des charges de construction des deux marchés. Les 3000 autres dinars sont une sorte de droit pour vendre à l'intérieur du marché, « c'est en quelque sorte le prix du loyer ». Les vendeurs bénéficient maintenant de contrats à durée indéterminé. « Ils peuvent garder leur espace de vente tant qu'ils se conforment aux règles imposées par la l'APC », ajoute le vice-président, qui a profité de l'occasion pour nous parler d'un autre marché couvert, actuellement en construction près de la vieille mosquée Ibn Farès (ex-Djamaâ Lihoud) qui est un site historique. Quant à la situation des vendeurs, qui exercent au gré climatique, le vice-président a déclaré que les deux marchés construits, il y a sept mois, sont provisoires et s'inscrivent dans le cadre de l'urgence. Des projets en cours de réalisation comprennent la reconstruction de ces deux marchés, selon des normes réglementaires et modernes. Pour les vendeurs à la sauvette qui ont de nouveau investi les lieux, il a indiqué que l'APC a saisi officiellement les services concernés. En attendent des solutions concrètes, les ex-vendeurs à la sauvette se disent capables de retourner à leur ancien « régime » au moins, ils n'auront rien à payer.