Imoulak fait partie de ces villages déshérités de la Kabylie profonde qui se comptent par dizaines. Le quotidien dans ce hameau où vit près d'un millier d'âme est caractérisé par la dureté et le manque des moyens les plus élémentaires. L'enclavement est l'inconvénient le plus décrié par les habitants d'Imoulak. En effet, selon les dires d'un quinquagénaire qui y est originaire, dans ce village, distant d'une dizaine de kilomètres du chef-lieu de la commune d'Aït Yahia Moussa, l'absence d'une route goudronnée est à l'origine de tous les problèmes. Actuellement nous ne sommes desservis que par une piste non goudronnée qui prend fin au milieu du village », nous dira-t-il. La piste en question a été ouverte à la fin des années 1980 et depuis, elle n'a subi aucun entretien. Pis encore, la partie qui donne sur le CW 128 (reliant Boghni à Tizi Ouzou) demeure fermée suite aux différents affaissements qu'elle a connus et actuellement pour accéder à Imoulak il faut impérativement faire le détour par le village d'Iâllalen. En conséquence, cette situation draine avec elle des inconvénients pas des moindres. Les écoliers sont les premiers à payer les frais de l'isolement du village. Les élèves du primaire sont, en effet, scolarisés à Iâllalen, donc contraints à faire un trajet de près de cinq kilomètres à pied matin et soir. Les collégiens, quant à eux, doivent également faire le déplacement au même village pour prendre le camion qui assure le ramassage scolaire. « Ni le ramassage scolaire ni même les transporteurs privés ne veulent desservir notre village. La source du problème réside dans le fait que les autorités locales refusent de considérer Imoulak comme un village à part entière », conclut le même interlocuteur. De ce fait, les voyages demeurent pénalisants pour les malades et les personnes âgées eu égard à l'importante distance qu'ils sont contraints de parcourir à pied avant de prendre un taxi ou tout autre moyen de transport. Outre la route pour désenclaver le village, il est nécessaire aussi de préciser qu'à Imoulak il y a une absence flagrante des structures publiques comme une centre de soin, un bureau de poste, entre autres. Pour l'approvisionnement en eau potable, les habitants d'Imoulak doivent leur salut à l'unique conduite reliée au réseau AEP qui traverse Iâllalen.