Enfouie dans les hauteurs de l'Atlas blidéen, la localité de Magtaâ Lazrag, située à quelques encablures de la commune de Hammam Melouane et à une trentaine de kilomètres de la capitale, fait partie de ces zones déshéritées, où les commodités les plus élémentaires continuent à faire défaut et où les habitants de ce village souffrent des contraintes de l'enclavement et du dénuement. Selon les dires de certains d'entre eux, les choses les plus rudimentaires viennent à manquer dans ce village. Aïcha, sexagénaire, vit dans un état de pauvreté extrême. Possédant un petit « morceau » de terre, elle le travaille avec le peu de force qui lui reste pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. « Mes enfants ont quitté ce village. Ils ne pouvaient résister à ces conditions de vie. Je travaille cette terre pour éviter de me rendre en ville jusqu'à Hammam Melouane ou Bougara pour m'acheter ce dont j'ai besoin au quotidien », dira-t-elle. Des jeunes du village dénoncent quant à eux la passivité des autorités de la wilaya. « Nous sommes marginalisés. Nous souffrons de plusieurs problèmes que les autorités locales n'ignorent pas. Le chômage et l'absence d'infrastructures de formation et de sports rendent notre vie dans ce douar semblable à un enfer. Nous n'avons aucun espace sportif, aucun centre de formation et encore moins une salle de lecture ou une bibliothèque », dira Aïssa, 36 ans, chômeur de son état. D'après des résidants de ce village, les jeunes filles sont souvent privées de scolarisation. Un quinquagénaire nous dit à ce propos : « Les montagnards ne laissent jamais leurs filles sortir pour aller à l'école. Elles restent à la maison jusqu'à ce qu'elles se marient ». Même les jeunes garçons arrêtent souvent très tôt leur scolarité. Selon Abderrahmane, 26 ans, les conditions ne sont point favorables pour poursuivre les études. Il a arrêté ses études en 4e année (collège) à cause de l'absence d'un lycée dans cette localité et de la rareté des moyens de transport vers le lycée le proche, situé à Bougara. Pour se rendre à leur établissement, les quelques écoliers de ce douar, scolarisés dans l'unique école primaire de Magtaâ Lazrag, sont contraints de passer par un ancien et fragile pont, souvent submergé par les eaux de pluie durant l'hiver. Contacté au sujet de tous ces problèmes, M. Sahli, P/APC de Hammam Melouane, nous dira que des programmes sont inscrits pour répondre aux nombreuses doléances des habitants de Magtaâ Lazrag. « Parmi ces programmes, nous pouvons citer ceux relatifs à l'amélioration urbaine. Il s'agit notamment de la réfection des routes, des trottoirs et de la mise en service de l'éclairage public. Nous luttons aussi pour la distribution des 110 locaux professionnels qui ont été réceptionnés récemment mais pas encore distribués pour manque de demandes. Pour ce qui est du pont situé sur le CW61, nous avons avisé les hautes instances de la wilaya ainsi que la direction des travaux publics afin de pouvoir inscrire un projet pour son confortement », a-t-il précisé. Et d'annoncer que pour la station de captage des eaux de l'oued de Magtaâ Lazrag, la direction de l'hydraulique a promis d'entamer les opérations de pompages durant la nuit.