Accueilli, jeudi dernier, dans le cadre des soirées musicales organisées par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) le chanteur libanais Fadhel Chaker. Le rossignol du pays du Cèdre a attiré un nombreux public qui connaît le répertoire de l'artiste. La soirée a débuté à 22h30 avec une demi-heure de retard, et la sonorisation accuse de temps en temps des défaillances. Ce qui a contraint les techniciens à intervenir plusieurs fois. Mais cela n'a pas empêché le chanteur de gratifier l'assistance d'une soirée genre oriental qu'il n'oubliera pas de sitôt. L'artiste est entouré par un orchestre de virtuoses qui a su exécuter avec harmonie les partitions. Ainsi, les voix du chanteur et de son chœur ne sont pas noyés par les sons. Comme on peut apprécier l'apport de chaque instrument, à l'exemple de la flûte et du violon. Fadhel Chaker a chanté, entre autres, l'amour, la solitude et la beauté avec une distance poétique accompagné du public. D'où cette symbiose entre l'artiste et l'assistance. Ainsi, à la solitude, il insuffle une dimension onirique, un rêve dans un rêve qu'on fait les yeux ouverts en contemplant les étoiles. Dans le bruit du silence de la nuit surgissent des réminiscences sentimentales qui ravivent la flamme, évoquent la beauté sans pour autant atteindre le Nirvana. Néanmoins, l'amour ne s'use pas, même avec ses amertumes. Ce sont toutes ces sensations que le chanteur a interprété d'une manière magistrale avec une voix suave qui n'accuse pas de syncopes. Il sait utiliser son souffle pour éviter ces coupures qui couvent la voix. A la surprise générale, l'artiste quitte la scène, alors que le public continue à apprécier ses chants, laissant un goût de frustration parmi l'assistance. Une assistance subjuguée dans une ambiance de fête et de joie et qui espérait voir le concert se prolonger. A ses regrets, il était comme éphémère et bref, une brise qui a caressé les bourgeons pour ensuite convoiter d'autres cimes.