Les cours du pétrole viennent de franchir la barre symbolique des 70 dollars le baril. C'est dans la nuit de dimanche à lundi que le cours a franchi cette barre sur le marché de Singapour en allant jusqu'à 70,85 dollars. Selon les analystes, cette poussée des cours est due principalement aux craintes suscitées par les conditions météorologiques, notamment le cyclone Katrina. L'arrivée de Katrina a amené plusieurs compagnies pétrolières à fermer des installations de production dans le golfe du Mexique. La moitié des capacités de production est concernée par cet arrêt momentané des plate-formes qui ont été évacuées à cause du passage imminent du cyclone. Or le golfe du Mexique fournit environ un quart de la production d'essence et de fuel des Etats-Unis. En plus de ces plate-formes, les compagnies pétrolières ont procédé à l'arrêt de 7 raffineries et d'une dizaine de puits de pétrole. Ce qui a poussé encore les prix à la hausse à New York où le baril était coté à 68,70 dollars le baril vers 15 h GMT, alors qu'à Londres le marché était fermé hier lundi. Cette situation a amené les autorités américaines à envisager sérieusement l'utilisation des réserves stratégiques. Ce qui est une première depuis l'arrivée de Bush au pouvoir. Le gouvernement américain avait toujours exclu l'utilisation de ces réserves arguant du fait qu'elles étaient destinées à une situation de rupture grave d'approvisionnement. Vers la fin de son mandat en 2000, le président Bill Clinton les avait utilisées pour faire baisser les prix de l'essence. Hier, le porte-parole du département américain de l'Energie n'a pas exclu cette utilisation en indiquant qu'elle « est sur la table et c'est certainement une possibilité » tout en précisant qu'« il n'y a pas encore eu de demandes jusque-là ». Selon le département américain de l'Energie, la demande doit provenir des raffineries. Avec près de 700 millions de barils enfouis dans des gîtes spéciaux, ces réserves représentent une aubaine pour l'économie américaine en cas de rupture d'approvisionnement. De son côté, l'Opep, qui a exprimé des inquiétudes quant à la hausse des prix sur le marché, a annoncé par la voix de son porte-parole qu'elle envisageait comme option d'augmenter ses quotas de production lors de sa prochaine réunion le 19 septembre à Vienne. La veille, le président de l'Opep avait déclaré : « Nous sommes de plus en plus inquiets de la persistance des cours élevés du pétrole qui ne reflètent pas fidèlement l'état réel du marché. » Actuellement, le plafond de la production de l'Opep est de 28 mbj, bien que la production réelle soit supérieure.