La contrefaçon touche de plus en plus des produits pour lesquels la sécurité est essentielle. Or, les faux ne respectent pas les normes de sécurité. Le problème est très grave, souligne un inspecteur des impôts de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. La contrefaçon ne se limite plus à des copies de montres japonaises ou suisses achetées à bas prix en Chine par certains pseudo-importateurs attirés par le gain facile et rapide. Elle gagne du terrain, se développe dans tous les secteurs industriels, y compris ceux où la notion de sécurité est importante : médicaments, alcool, jouets, électroménager, outillage, pièces automobiles. Et elle ne représente plus seulement un préjudice commercial pour les entreprises, elle devient un danger pour le consommateur. Un patient de 45 ans raconte avoir acheté chez un pharmacien à Bordj Bou Arréridj du Viagra ; ce médicament, au lieu de potentialiser sa sexualité, a eu l'effet contraire, celui de l'endormir 5 minutes après son absorption. D'autres malades racontent que certains antibiotiques ne les ont pas guéris d'une simple bronchite. Un citoyen possédant un véhicule allemand de type Audi affirme avoir changé les roulements et les plaques de frein de sa voiture. Mais en faisant le trajet Bordj Bou Arréridj-Sétif, il a eu un grave accident. Le mécanicien qui a vu la voiture lui a certifié que les pièces n'étaient pas d'origine. La contrefaçon prend des proportions particulièrement dangereuses pour les consommateurs. Malheureusement en Algérie, il n'y a pas assez de contrôle au niveau de la douane sur le plan réglementaire ni de laboratoire de contrôle, et pas assez de spécialistes en matière de contrefaçon, c'est pourquoi l'Algérie est une cible parfaite pour les faussaires. La contrefaçon de médicaments est un acte criminel, accuse un inspecteur des impôts. Les escrocs qui inondent le marché de produits contrefaits ne se soucient pas des risques qu'ils font peser sur la santé publique. Certains de ces faux mettent la vie des consommateurs en danger parce qu'il offrent une protection trompeuse. Des techniciens supérieurs en mécanique auto signalent que les pare-chocs vendus actuellement sur le marché ont 25% d'épaisseur en moins, les plaquettes de frein, à une vitesse de 130 km à l'heure, augmentent la distance de freinage de 60 m, les freins à l'huile risquent à moyen terme de détériorer le moteur, les phares éblouissent, les roulements sont non conformes, les batteries dont la durée de vie ne dépasse pas 30 jours ainsi que les bougies, embrayages, pot d'échappement, etc. La liste des défauts relevés par les garagistes sur les pièces contrefaites est impressionnante. Combien d'accidents mortels sont-ils provoqués par ces pièces défectueuses ? Sans oublier le préjudice financier et les dégâts sur le plan de la santé. Les marchands de faux visent désormais tous les secteurs industriels : la pharmacie, l'automobile ou l'informatique. Notre sécurité est menacée. Danger !