La salle des conférences Mustapha Mekki a vibré hier sous les thèmes génériques liés à la « moussalaha » dans une ambiance colorée et teintée du sceau de l'officiel. Au premier rang figuraient le wali, des sénateurs et députés, des élus. Les organisateurs avaient même ramené dans leurs bagages un poète de Djelfa, venu louer les vertus de la réconciliation. Après un début plutôt cassant, la sono avait fait défaut d'une manière inattendue au moment où était entonné l'hymne national, mais, fait inédit, cela avait permis à la salle de reprendre le premier couplet de Kassaman et au numéro un du MSP, Bouguerra Soltani, d'entreprendre son long discours. Un discours à la limite moralisateur, un zest flatteur pour les gens de « Tihert », qui prendra ses contours politiques après un long rappel historique du drame algérien.Le leader du MSP dira, entre autres, que le terrorisme n'est pas, comme l'avaient dit certains, le fruit d'une école sinistrée, mais de celles et ceux qu'il affuble d'« infirmiers de la politique qui auraient dû se contenter de soigner superficiellememt le malade (l'Algérie) et de laisser le soin aux gens prédestinés pour le faire ». Le remède, n'a-t-il cessé de renâcler, viendra par doses homéopathiques et les Algériens entre eux savent bien le faire, eux qui ont été meurtris dans leur chair et touchés dans leur dignité. Bouguerra Soltani, après avoir épuisé des thèmes sur l'école, l'écriture de l'histoire, la théologie et (sa) sociologie du pardon, avait quelque peu écorché certains pseudo artistes qui ne savent chanter que el baraka et la ranaka. « Ne soyez pas ingrats, ô gens de Tiaret », s'agissant de projets de développement dans la région, non sans distribuer un généreux bravo à Monsieur Brahim. Mais cela n'a été possible que parce que la paix a régné sur ces vastes territoires longtemps hantés par les terroristes. « Ces derniers, qui sont nos enfants, doivent savoir que Dieu pardonne tout à celui qui veut se repentir et reprendre le droit chemin. » Et de terminer : « Nous sommes une société qui prêche la paix, une paix qui n'a rien de semblable à celle de l'Afrique du Sud ou du Chili parce que, tout simplement, notre ouma est d'obédience islamique. » Non sans tancer l'auditoire à « aller voter massivement le 29, car le 50% ne nous tente pas. Nous voudrions un oui massif. »