Le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA) a demandé, dans un communiqué adressé à la rédaction, la libération de Malik Medjnoune, 31 ans, « détenu sans jugement depuis près de 6 ans » à la prison de Tizi Ouzou à l'occasion de l'examen, le 19 septembre, d'une demande de liberté provisoire. Malik Medjnoune, inculpé dans l'affaire de l'assassinat du chanteur Matoub Lounès, aurait été « enlevé, le 28 septembre 1999, sur la voie publique par trois personnes armées en civil appartenant aux services de sécurité » et aurait été « détenu 7 mois (...) durant lesquels il était porté disparu ». Le CFDA s'était félicité de sa réapparition, le 2 mai 2000, lorsqu'il a été présenté devant le juge d'instruction. « Depuis cette date, indique le CFDA, Medjnoune, et pour des raisons vraisemblablement politiques, est en attente de jugement, ce qui est contraire au Pacte relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l'Algérie qui stipule que toute personne a le droit d'être jugée sans retard excessif ». « Malik Medjnoune a subi les pires tortures au cours de sa détention au secret à la caserne de Ben Aknoun et vit depuis en détention arbitraire alors qu'il a toujours, témoins à l'appui, clamé son innocence », souligne le CFDA précisant que Medjnoune compte recourir à une grève de la faim illimitée. La détention provisoire, rappelle le CFDA, en matière d'affaire de terrorisme ne devrait pas dépasser 24 mois, alors que l'emprisonnement de Medjnoune est à ce jour d'une durée deux fois plus. Le CFDA déclare qu'il se réserve le droit de saisir les instances et organisations internationales pour faire cesser « les violations multiples des droits de l'homme dont Malik Medjnoune est victime ».