Les poupées russes, de Cédric Klapisch, a été présenté hier en avant-première à la salle Algeria, à Alger. Accompagné d'une de ses figures fétiches, le comédien Zineddine Soualem, le réalisateur de L'Auberge espagnole, est revenu sur la genèse de son dernier sorti : la réminiscence d'un film qui a engrangé, outre-mer, trois millions d'entrées en salles. Les locataires de l'Auberge, cinq ans plus tard. La trentaine de Xavier, écrivain aléatoire entre un livre inachevé et une promesse de marché à la télé. Derrière son clavier, il poursuit l'histoire d'amour qui lui échappe, assis sur la cuvette d'un TGV en marche. Les poupée russes est une maxime qui voudrait que l'on en traque la dernière. Celle qui... Klapisch nous emmène la chercher à Londres, après Paris, puis en Russie. Le voyage vaut le détour. Que ça soit sur le quai d'un train (encore un) vers Moscou ou derrière le hublot trouble d'un bus londonien, l'image est peaufinée, radicalisée et va même lisser les traits des acteurs. « On s'y identifie mieux », dit-il. Le réalisateur français a bien fait son école américaine. Il dit ne pas en être séduit, même s'il en tire les meilleurs procédés. Le film se joue, en puzzle, des clichés de l'amour pour en confectionner un qui soit plus grand. Klapisch y réussit en apportant la fraîcheur qui fait des 2h05 du film une véritable balade, mêlant humour et contemplations. Dans Les poupées russes, le réalisateur s'est amusé en compagnie de comédiens tous disposés à continuer l'aventure entamée dans L'Auberge espagnole, une production européenne qui met en scène la rencontre de jeunes de nationalités diverses. De son périple d'amour, l'auteur du film voudrait interroger une dimension de la liberté dans l'Europe. Il reconnaît qu'il existe une proximité très forte, mais une très grande difficulté de communication avec la dimension nord-africaine. Zineddine Soualem joue le rôle de M. Boubaker, « le voisin inintéressant », mais qui ressemble à « monsieur tout le monde ». « Cela n'aurait pas été possible, il y a quelques années », indique le réalisateur. Une rétrospective Cédric Klapisch est au programme du Centre culturel français à Alger, les lundi, du 5 septembre au 10 octobre. Les poupées russes restent à l'affiche à la salle Algeria.