L'ANP réplique à l'horreur des attentats kamikazes par un discours de fermeté en réaffirmant sa détermination à éradiquer “les menées terroristes résiduelles”. Un message clair à tous ceux qui voudraient voir à nouveau le pays sombrer dans la violence islamiste. Depuis l'intervention en juillet 2007 du président Bouteflika devant les cadres du ministère de la Défense nationale, la lutte contre le terrorisme a pris une proportion importante dans le discours officiel même si la Charte pour la paix et la réconciliation nationale demeure une option stratégique du gouvernement. Dans l'éditorial de la revue El Djeich de l'édition de septembre courant, l'accent est mis sur l'engagement de l'ANP à éradiquer le terrorisme, tout en relevant que le “recours aux bombes humaines pour semer la désolation parmi la population civile n'a jamais été un signe de bonne santé, mais beaucoup plus annonciateur d'une fin irréversible”. La revue de l'ANP, qui revient sur les objectifs des organisations terroristes qui visent, à travers la multiplication des attentats-suicide, à “discréditer les institutions de l'Etat, à semer le doute et empêcher la consolidation de notre front interne face à une menace diffuse que partage l'ensemble des pays de la planète”, répond aux attaques dont a fait l'objet l'institution militaire. “Pour justifier l'injustifiable, les commanditaires de ces actions barbares n'ont pas hésité comme à leur accoutumée à jeter l'anathème sur notre institution militaire en faisant prévaloir une argumentation pour le moins insensée, mais sûrement trop érodée par l'usage et le temps”, affirme l'éditorialiste. Et d'insister sur le fait que l'ANP ait été la cible d'attaques afin de freiner l'élan des forces de sécurité engagées sur le terrain : “Dans leur folie meurtrière, et après avoir commis l'irréparable et provoqué la mort de plusieurs de nos citoyens, c'est une fois de plus l'institution militaire et les forces de sécurité qui sont pointées du doigt.” Plus loin, il explique les raisons qui poussent les groupes armés islamistes du GSPC qui continuent d'écumer les maquis du Centre et de l'Est à commettre davantage d'attentats afin de refléter l'image d'un pays qui n'a pas encore retrouvé sa stabilité. “Les avancées enregistrées sur le terrain de la lutte antiterroriste, les choix et les actions d'envergure menées par notre pays, tant à l'échelle nationale qu'internationale, ne sont pas du goût de ceux qui continuent de caresser l'espoir de voir l'Algérie s'embourber dans une ère d'instabilité chronique, l'empêchant de mener à terme son programme ambitieux de réformes.” L'éditorialiste d'El Djeich rend hommage à la presse et à son rôle dans la lutte contre le terrorisme. Ainsi, loin de tout débat sur l'information sécuritaire, l'ANP affirme que “dans de telles circonstances tragiques et loin de tout amalgame, l'attitude unanime de notre presse nationale et de la société qui, du reste, est appelée à davantage de vigilance et de mobilisation, représente incontestablement un atout majeur qu'il convient de relever au stade actuel de la lutte contre le terrorisme destructeur”. Plaidant à nouveau pour plus de coopération internationale afin de combattre le fléau, l'éditorial d'El Djeich pointe du doigt un aspect primordial de la lutte contre le terrorisme en faisant une allusion claire au redéploiement du travail du renseignement afin de tuer dans l'œuf les réseaux dormants qui sont d'une extrême efficacité pour les terroristes du GSPC. Ainsi, il considère qu'il s'agit en priorité aujourd'hui de “tarir les réseaux de soutien et de recrutement de ces bandes criminelles”. Avant d'affirmer que ces derniers ont “perdu tout alibi politique, idéologique, religieux et encore mieux tout soutien de la population qui est fondamentalement consciente que le danger terroriste ne peut que contrarier ses espoirs de paix et de progrès”. L'ANP conclut en réaffirmant sa détermination “à poursuivre inlassablement et dans le strict respect des lois de la République la mission de venir à bout de ces menées terroristes résiduelles”. Salim Tamani