En procédant hier après-midi à l'installation du nouveau directeur de la CNAS de la wilaya de Boumerdès, en l'occurrence Mahfoud Bousbia, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a prononcé un petit discours dressant un état des lieux du secteur à l'échelle nationale. « Ce n'est pas fortuit si nous donnons aujourd'hui un caractère officiel à cette installation en l'organisant au sein de la wilaya en présence de hauts responsables locaux, mais c'est plutôt une manière de sensibiliser tout le monde sur l'importance de la tâche qui attend le nouveau directeur de la caisse des assurances sociales qui représentent un facteur de stabilité dans la société », a dit le ministre. « La sécurité sociale dans notre pays couvre 80% de la population. Nous avons 7 millions d'assurés dont les ayants droit bénéficient des différentes prestations de la caisse. Un dysfonctionnement dans ce secteur retombe inévitablement sur 4/5 (80%) de la population. D'où l'importance que nous avons accordée à ce secteur, nous basant sur trois axes : sa modernisation, l'amélioration des services et la maîtrise des dépenses », a expliqué M. Louh. Pour le ministre, « il y a eu un grand progrès dans le secteur de la sécurité sociale, à des degrés différents d'une wilaya à une autre, voire d'une agence à une autre ». « Mais, en gros, nous avons pu rattraper le retard en éliminant progressivement les difficultés », a-t-il ajouté. Et de justifier : « Le citoyen ne se lève plus à 4 h pour se faire rembourser ses frais médicaux ». Cependant, d'autres dossiers attendent les assurances sociales. Le ministre parlera notamment de la promotion de l'emploi féminin, mais surtout de l'accès de la femme à de hauts postes de responsabilité dans le secteur. « Actuellement, nous avons trois femmes à ces postes et leur nombre est appelé à augmenter suivant le programme établi par le gouvernement touchant à ce chapitre », a déclaré Tayeb Louh. Le ministre a également dit qu'à l'avenir, il faudra que l'Etat arrête un prix de référence pour les médicaments remboursables afin d'assurer une gestion saine des ressources de la CNAS. Dans le chapitre assurance-maladie, et pour les seuls produits pharmaceutiques, la caisse a remboursé 41,5 milliards de dinars au cours de l'année 2004 et 23 milliards durant les six premiers mois de l'année en cours, a révélé le ministre. Dans cette optique, M. Louh a évoqué une loi complémentaire à la loi de finances sanctionnant les opérateurs économiques et tout intervenant qui enfreindrait les lois de la République. Ce pourquoi il appellera d'ailleurs les services de sécurité à s'investir pour combattre la fraude et la contrefaçon. Avançant que la CNAS a traité, l'année dernière, 52 millions d'ordonnances, Louh a plaidé pour une redéfinition de la relation entre l'assuré et le médecin. « Nous pensons à exiger des conventions entre les assurés et un médecin agréé pour éviter que la caisse ne rembourse plusieurs ordonnances médicales pour la même maladie », a-t-il expliqué. Le ministre n'a pas manqué d'appeler à l'encouragement de l'usage des médicaments génériques, prenant pour exemple « l'Allemagne où 30% des médicaments commercialisés sont des produits génériques ». Avant de se rendre à Khemis El Khechna pour y animer un meeting dans le cadre de la campagne pour la charte, M. Louh a fait une escale à la CNAC de Boumerdès.