Le leader du Front des forces socialistes (FFS), Hocine Aït Ahmed, a, d'une certaine manière, justifié la crise dans laquelle s'est embourbé, depuis quelque temps, son parti par des « attaques » venant de l'extérieur visant à affaiblir ses capacités d'existence. M. Aït Ahmed a en effet tenu à rappeler, hier, dans un message qu'il a adressé à ses militants, à l'occasion de la célébration du 48e anniversaire du Congrès de La Soummam, que « le FFS a été soumis à toutes sortes de manipulations et de complots destinés à le réduire pour le moins à un simple appareil contrôlable et récupérable à merci ». Est-ce une façon, pour lui, d'exclure toute crise venant de l'intérieur du parti ? Probablement. Alors que le FFS est plongé dans une crise indescriptible après la démission de Mustapha Bouhadef fraîchement désigné au poste de premier secrétaire du parti. Ce dernier serait en désaccord avec M. Aït Ahmed sur la question de la désignation des membres du conseil national du parti. Programmé pour le 5 août dernier, le conseil national extraordinaire a été alors reporté sine die. Mais fidèle à ses principes, M. Aït Ahmed ne doute pas de la solidité des rangs de son parti. D'ailleurs, M. Aït Ahmed pense sans exagération que le FFS reste le seul parti démocratique sur le terrain. Au point qu'il croit qu'« un parti incapable de se critiquer lui-même et sévèrement et d'étendre les espaces de débat en son sein ne peut pas dialoguer et nouer des liens de confiance avec la population ». Une manière de qualifier la crise qui secoue son parti de normale dans la vie d'un parti. Il impute plutôt cet état de fait à des tentatives venant de la part des « décideurs ». A ce propos, il estime que « l'hostilité pernicieuse et permanente des décideurs à l'encontre du FFS s'inscrit dans l'inversion et la perversion du principe fondamental qui a dominé les orientations générales du Congrès de La Soummam, à savoir le principe de la primauté du politique sur le militaire ». Du fait que son parti est présenté comme étant le seul parti de l'opposition démocratique, il demeure, selon lui, « l'espoir des laissés-pour-compte aussi longtemps qu'il obéira au devoir de vérité, de lucidité et de pédagogie ». Le zaïm du plus vieux parti d'opposition conclut son message par une sorte de testament à ses militants. « La quête de vérité, de justice et de libre expression doit être sauvegardée dans toutes les instances du parti pour qu'elle soit transmise et enracinée dans la société », écrit-il. Considérant que c'est là la clef de l'amorce d'une alternative démocratique.