Mizrana est une commune de plus de 9000 habitants, répartis à travers 17 villages. Tout ce monde est rattaché à un seul centre postal, celui se trouvant à Aït Saïd, chef-lieu de cette commune. Pourtant, en réalité, l'on compte à travers cette localité trois centres postaux. Les deux autres sont fermés pour des raisons d'insécurité. Le centre de Tibacharin demeure fermé depuis 1994 du fait qu'il se situe dans une zone isolée près des maquis de Mizrana. Le second est celui d'Azroubar, fermé depuis le début du mois de juillet dernier, suite à un hold-up au cours duquel 30 millions de centimes ont été emportés par les assaillants. Mais au lieu de trouver une solution pour parer à ce genre de situation, les responsables ont opté pour la solution facile qui consiste à fermer les locaux. Ainsi, une grande partie de la population reste pénalisée. Le bureau du chef-lieu reste submergé par des centaines de clients qui le sollicitent quotidiennement. Un habitant de Tala Tughrast, par exemple, doit parcourir une distance d'une dizaine de kilomètres afin d'effectuer un service à la poste. Le centre du chef-lieu reçoit en moyenne 500 lettres par jour, lesquelles doivent être remises à leurs destinataires éparpillés dans une zone de 57 km2 . Cela provoque évidemment des lenteurs et des confusions dans la distribution du courrier. Le personnel de ce centre postal, lui aussi, souffre du manque de moyens, à l'exemple d'un véhicule de service. Et même les mobylettes promises par les responsables de cette entreprise tardent à être livrées, nous informe-t-on. « Nous n'avons même pas de chaussures et de tenues pour travailler », nous dit un agent pour couper court à une question au sujet du manque de moyens dont ils souffrent. « Il y a quelques jours, j'étais contraint de louer un véhicule à mon compte pour transmettre un télégramme urgent à un citoyen qui habite à l'extrémité de la commune », nous dit un autre agent. « Algérie Poste, qui se targue d'être une entreprise qui veut mieux servir le citoyen, doit dégager d'autres solutions et garantir un meilleur déploiement dans notre commune », nous dit Ahmed, un citoyen de cette localité. Par ailleurs, on a acheminé récemment un terminal pour mettre un terme à l'anarchie dans la gestion des fonds et les retraits d'argent sur CCP. Mais plusieurs dizaines de jours après, ledit terminal n'est toujours pas opérationnel. La raison réside, nous dit-on, dans la lenteur des éléments des services techniques de cette entreprise qui ne se sont pas encore manifestés.