Telle que motivée par les pouvoirs publics, la mesure pourtant abrogation de l'autorisation d'importation des véhicules usagés de moins de trois ans découle en premier lieu de la nécessité d'accélérer le renouvellement et la modernisation du parc national automobile. Evalué à plus de 3 millions de véhicules actuellement en circulation, selon les données de l'Office national des statistiques (ONS), le parc national, avance-t-on, est constitué à près de 70% de véhicules dont l'âge dépasse les vingt ans et qui seraient, pour ainsi dire, tout juste bons pour la casse. Cet état de vétusté du parc automobile est ainsi considéré comme l'un des principaux facteurs ayant favorisé l'accroissement du nombre d'accidents de la route durant ces dernières années. Si l'on s'en tient aux statistiques officielles, les accidents de la circulation tuent chaque année plus de 4500 personnes, faisant de la route l'une des premières causes de mortalité en Algérie. En dépit de l'ouverture du marché aux concessionnaires, le rythme de renouvellement du parc algérien demeure encore lent. Pour le seul cas de la catégorie des véhicules de tourisme, qui constitue plus de 58% du parc national, la structure d'âge fait ressortir qu'une part de 20% est composée des véhicules âgés entre 15 et 19 ans, 16% entre 10 et 14 ans et 7,4% entre 5 et 9 ans. Les véhicules ayant moins de 5 ans ne représentent, quant à eux, que 6,26%, et de ce fait, quelque 93% des véhicules en circulation ont plus de 5 ans et nécessiteraient par conséquent de passer par le contrôle technique. Le vieillissement du parc national automobile étant ainsi mis en évidence, les pouvoirs publics semblent être par conséquent plus que jamais décidés à œuvrer dans le sens d'une amélioration de la qualité des véhicules en circulation sur le territoire national. Hormis l'interdiction à l'importation des véhicules usagés, la généralisation du contrôle technique et l'instauration de cahiers des charges pour les concessionnaires constituent également des mesures sur lesquelles les instances compétentes misent particulièrement pour accélérer la modernisation du parc national automobile. Ceci étant, de l'avis même de certains concessionnaires, pour parvenir à réduire le nombre de véhicules en mauvaise état, il est surtout nécessaire d'œuvrer à améliorer le contrôle sur l'importation des pièces de rechange, car beaucoup de pièces non conformes atterrissent sur le marché national.