Le foncier agricole revient au-devant de la scène avec cette fois le scandale des affaires de transactions immobilières qui vient d'éclabousser l'exécutif communal de Bordj El Bahri. L'omerta qui entourait jusque-là le morcellement des terres agraires est rompue et les langues se délient pour dénoncer les malversations qui se concoctent en dehors des sessions plénières des exécutifs communaux. Et pour cause, la dernière ligne droite d'un mandat désastreux a mis à nu toute une faune d'affairistes qui gravitent autour de la mamelle municipale. Le temps presse et, pour ce faire, des associations de concussion se forment entre des élus véreux et des fonctionnaires indélicats, pour tirer les marrons du feu dans l'opacité de l'administration municipale. Les délégations exécutives communales (DEC) ont bon dos et encaissent les décisions antidatées d'attribution de lots de terrain, délivrées par les élus toujours en poste. Les électeurs friands de révélations croustillantes ne sont pas dupes de la complicité interélus, des desseins machiavéliques qui se concrétisent dans les échanges de lots de terrain et dans le troc des marchés publics évalués à coups de centaines de millions de centimes. Autant d'arnaques s'opérant au détriment du contribuable et de la vox populi. Plus grave encore, le Rubicon est franchi cette fois avec les liquidations physiques qui ont succédé aux intimidations. Les détournements du foncier, qui relevaient autrefois du pénal, sont maintenant du ressort de la cour d'assises. Sans verser dans un enthousiasme béat, le coup de pied donné dans la fourmilière par l'Office national de la répression du banditisme (ONRB) est le prélude d'autres révélations sur la gestion des Apc, où l'on commence déjà à retenir son souffle. D'aucuns attendent les conclusions des enquêtes diligentées par la Gendarmerie nationale qui ne manqueront pas, à coup sûr, d'opérer une véritable rafle au sein de la corporation des élus.