Sérieusement ébranlée par le séisme de mai 2003, la bâtisse située au 3, rue Nobel dans la commune de Bab El Oued est dans un état de dégradation très avancée. Pour échapper à une mort certaine, les deux familles, qui habitaient la bâtisse en copropriété, en l'occurrence Benchikh et Bouamrane, ont dû quitter, la mort dans l'âme, la demeure dans laquelle elles ont vécu des dizaines d'années durant. Vue de l'extérieur, la construction n'est plus qu'un monceau de ruines. Murs fissurés, planchers et poutres vermoulus, les parois en lambeaux et les plafonds profondément craquelés. Elle est inhabitable, pour tout dire. Au lendemain de la catastrophe, les propriétaires avaient entamé une série de démarches auprès des autorités locales, notamment l'APC de Bab El Oued, la circonscription urbaine de la même localité et la wilaya d'Alger. Ces démarches se sont avérées vaines, puisque aucune aide financière n'a été octroyée aux deux familles sinistrées. Pourtant, en plus du relogement des sinistrés qui habitaient dans des constructions collectives, les autorités ont décidé l'attribution des aides au profit des propriétaires des habitations individuelles. « Les services concernés se sont déplacés sur les lieux et ont entamé des travaux de restauration des bâtisses voisines. Mais les ouvriers ont abandonné le chantier en y laissant un véritable capharnaüm », affirme, dépité, un membre de la famille Benchikh. Pis encore, la démolition d'une bâtisse mitoyenne, a occasionné davantage de dégâts à leur ancienne maison. Les deux familles ne sont pas prêtes à accepter un relogement. Ce serait troquer un cheval borgne contre un aveugle ! « Le bien en question est notre propriété et nous demandons, par conséquent, sa restauration comme ce fut le cas des sinistrés de notre catégorie », a souligné notre interlocuteur. Le dossier des deux familles, croit-on savoir, se trouve actuellement dans les tiroirs de la direction du logement. En attendant, une issue favorable à ce calvaire, qui dure depuis 4 ans, ces « éternels sinistrés », s'apprêtent à vivre un autre hiver sans feu ni lieu.