Lors d'une conférence de presse animée hier au siège du CIP, Mme Louisa Hanoune a commenté les résultats du référendum tout en donnant la position du Parti des travailleurs (PT) par rapport à cette démarche. Selon la conférencière, en ce 29 septembre, le peuple a renouvelé son inspiration à la souveraineté nationale et a réaffirmé son unité. « Le PT a mené une campagne pour que le peuple décrète la paix et la souveraineté à travers une initiative émanant de l'intérieur et non de l'extérieur. Les Algériens ont décrété effectivement la paix par-delà le contenu de la charte », a soutenu la première responsable du PT qui est persuadée que le peuple algérien a voté et ce, en dépit des conditions défavorables auxquelles il est confronté et sans oublier le climat de tension qui prévaut en Kabylie. Sur justement la crise que vit la Kabylie, l'oratrice a indiqué que le taux faible de participation donné depuis 2001 dans cette région n'est pas seulement un libre choix de la population, mais ceci est une démonstration pour que le pouvoir en place prenne ses responsabilités et règle définitivement la crise qui secoue cette région. « La population de cette région ne pouvait s'exprimer sur ce projet à cause de l'environnement politique défavorable. Toutefois, les citoyens ont exprimé autrement leurs positions, ils ont rejeté le boycott et cela prouve qu'ils sont contre ce procédé et ils veulent le retour à une situation normale », a-t-elle souligné en insistant sur le fait que l'Etat ne doit pas recourir à la politique d'exclusion. Le référendum, de l'avis de Mme Hanoune, va aider dans la clarification et la décantation et par la suite l'Etat doit impérativement mettre en œuvre les décisions prises dans le cadre de ce référendum. « L'Etat doit faire la lumière sur le dossier relatif aux disparus, et à cet effet, il faut une réparation matérielle et politique. Il faut également régler la question des prisonniers, des travailleurs licenciés, la réouverture des 1500 entreprises fermées, etc. Cette étape est importante pour le citoyen, et dans le cas où le pouvoir ne respecte pas ses décisions et tourne le dos à la population nous risquons une explosion sociale et l'accentuation de la crise », dira la conférencière qui, dans la foulée, a insisté sur l'officialisation de la langue amazighe, premier élément pour le règlement définitif de la crise kabyle. Par ailleurs, l'oratrice a rappelé que durant sa campagne pour la paix elle avait animée 18 meetings et une centaine de conférences-débats. « Nous avons relevé et constaté que la douleur des citoyens est immense. Cependant, toutes les personnes que nous avons rencontrées veulent le retour à la stabilité, l'arrêt des massacres pour que, surtout, d'autres Algériens ne vivent pas la même détresse », a-t-elle affirmé. La responsable du PT a indiqué que ce 29 septembre doit ouvrir d'autres horizons au peuple algérien. Il s'agit, selon elle, d'assainir le climat social, de se réapproprier la parole et d'apaiser la situation pour préparer un climat propice pour la tenue des élections générales prévues en 2007. Mme Hanoune a reconnu que la fraude a existé dans la plupart des précédents scrutins, mais le 29 septembre elle estime que ce n'était pas une élection, mais un référendum. « Le peuple était appelé à se prononcer sur la paix, ce n'était pas une élection contre le peuple ou une concurrence entre des partis politiques, mais c'était plutôt un référendum pour la clarification... Le PT a participé en tout indépendance, sans l'aide financière d'aucune partie et les personnes qui ont assisté à nos meetings sont venues de leur propre chef », a clarifié l'oratrice qui a refusé de répondre aux attaques faites à son égard par le chef du gouvernement. Rappelons que ce dernier a traité les personnes qui ont participé à la rencontre de Sant'Egidio de traîtres. Mme Hanoune faisait partie. « Dans notre parti, et c'est la règle, nous ne répondons pas aux provocations des autres afin de ne pas envenimer la situation ».