«J'ai trouvé dans le Souf une exaltation que je n'avais connue nulle part ailleurs.» «Ces mots d'Isabelle Eberhardt, célèbre exploratrice et écrivaine suisse, traduisent parfaitement l'esprit de ce voyage hors du temps. Située à huit heures de route d'Alger ou à une heure d'avion pour un aller-retour à 10000 DA, El Oued offre un véritable plongeon dans la magie du désert. Ici, les dunes dorées, les cieux étoilés et l'accueil chaleureux des Soufis se mêlent pour créer une expérience inoubliable: le «Safari made in bladi»... Une aventure adaptée à tous les budgets C'est avec l'agence spécialisée Akades Voyages, que nous entamons cette odyssée saharienne. Les formules proposées, adaptées à tous les budgets, commencent à partir de 5550 DA et promettent une immersion totale dans le Sahara. Dans l'après-midi, un cortège de 4x4 flamboyants nous récupère à notre hôtel. Les chauffeurs, vêtus de leurs cheches soigneusement noués, nous accueillent avec un large sourire et un grand enthousiasme. Le voyage débute par une traversée des paysages époustouflants d'El Oued. Les routes, bordées d'oasis luxuriantes et de champs agricoles, témoignent des prouesses humaines dans ce milieu hostile. On y aperçoit aussi des familles pique-niquant à l'ombre des dunes, des enfants jouant dans le sable et des caravanes de chameaux avançant lentement à l'horizon. «Regardez ces champs de patates, de tomates et de poivrons, nous sommes en plein désert!», s'émerveille un membre du groupe, captivé par ces miracles de l'agriculture saharienne. Mais la véritable aventure commence lorsque le goudron disparaît. Les chauffeurs lancent leurs véhicules à l'assaut des dunes, transformant la balade en une démonstration de conduite extrême. «Accrochez-vous bien, ça va secouer!», plaisante, Djamel notre chauffeur avant d'entamer une série de montées abruptes, de descentes vertigineuses et de virages spectaculaires. Il «dompte» les dunes. Les passagers, entre éclats de rire et cris d'adrénaline, immortalisent ce moment unique. Zetchi son acolyte sort son appareil photo pour immortaliser le moment avant de mettre en place un beau scénario pour planter l'ambiance de cette journée qui s'annonce inoubliable...Après presqu'une heure de sensations fortes, nous atteignons enfin le campement, niché au coeur des dunes de sable fin. Le contraste entre le bleu du ciel, le doré des dunes et la blancheur immaculée des tentes traditionnelles est saisissant. Dès notre arrivée, des chameaux nous accueillent, rappelant les caravanes d'antan. «Bienvenue chez nous, dans ce désert qui est aussi le vôtre», déclare un guide en nous invitant à descendre du 4x4. Le sable, doux comme de la soie, invite à la contemplation. On nous propose de nous déchausser pour ressentir cette matière unique sous nos pieds. «C'est une sensation incroyable, presqu' apaisante», murmure une jeune femme, visiblement émue. Le campement est aménagé avec soin: des tentes spacieuses, décorées de tapis artisanaux et de coussins colorés, permettent de se détendre et de savourer un thé chaud accompagné de cacahuètes locales. Pendant que certains s'installent confortablement, d'autres explorent les alentours ou s'essaient aux nombreuses activités proposées: quad, parapente ou encore glissade sur le sable à l'aide de planches spéciales. Chaque recoin du camp résonne des rires et des discussions des visiteurs. Quad parapente et coucher du soleil Alors que le soleil entame sa descente, nous gravissons une haute dune pour assister à ce spectacle naturel. Les rayons dorés enveloppent le désert d'une lumière chaleureuse. «C'est comme si le temps s'arrêtait», confie Zoubir, ému devant ce tableau époustouflant. Les appareils photo s'agitent, mais rien ne semble pouvoir capturer la magie de l'instant. Quand la nuit tombe, un feu de camp s'embrase au milieu du campement. Les flammes dansent sur le sable, créant un jeu d'ombres et de lumières hypnotisant. Les premières notes d'un groupe de musiciens, invités, s'élèvent. La «zorna», venus spécialement de Bouira font vibrer le «campement». Très vite, tout le monde se lève pour danser. L'ambiance est magnifique. Un. véritable moment de communion entre jeunes et moins jeunes. Au milieu de cette effervescence, un autre moment fort se prépare: la confection de la «mêla», une galette typique de la région cuite à l'étouffée sous le sable. Les guides nous invitent à participer, expliquant chaque étape de la préparation. «Ce pain raconte l'histoire du Souf, sa simplicité et sa générosité», raconte notre hôte. Une fois cuite, la galette, garnie de tomates et de poivrons, est partagée autour du feu. Son goût riche et unique fait l'unanimité. Les conversations continuent, portées par le thé fumant et les étoiles qui illuminent le ciel. «C'est la première fois que je vois un ciel aussi clair», s'émerveille Ludiaw allongée sur le sable. Certains vont rentrer à leur hôtel, d'autres ont choisi de passer la nuit à la belle étoile. Ils ont le droit à un festin de plats traditionnels, soigneusement préparé par les «chefs» du camp. Avant de se coucher, un dernier repas est servi: des plats traditionnels de la région, préparés avec soin. Le silence du désert berce leurs rêves. À l'aube, ils se lèvent pour admirer le lever du soleil. C'est tout aussi magique que le coucher. Les dunes, baignées d'une lumière rose et dorée, offrent un spectacle unique pour clore cette aventure inoubliable dans l'authenticité du Sahara. La ville aux Mille coupoles n'est donc pas qu'un miracle agricole. Encore peu connue, elle nous offre une expérience inoubliable dans le coeur du Sahara. Une belle aventure touristique, avec une proximité avec le nord et des infrastructures d'accueil moderne et à tous les prix. Le tourisme se lève donc, enfin, à El Oued... De «petites Suisses» à El Oued Lucie et Marianne sont deux touristes étrangères rencontrées à El Oued. Elles sont venues avec Mouna, une amie d'origine algérienne qui a voulu leur faire découvrir notre chère Algérie. Ces «petites Suisses» rencontrées à l'occasion de la fête du chameau ont fait un road-trip qui les a menées à Djanet, El Oued et qui doit s'achever, demain, à El Bahia, Oran. «Le pays est magnifique. J'ai été émerveillée par le Sahara. Je n'ai pas de mots pour décrire ces étendues de sable, ces dunes à couper le souffle», soutient Lucie, la soixantaine. «On a eu une liberté totale. On a bivouaqué à Djanet, en toute sécurité. C'était une expérience inoubliable», a-t-elle souligné. Elle assure avoir été étonnée par la beauté de ce pays-continent qu'est l'Algérie. Elle indique également avoir été subjuguée par l'accueil des Algériens et leur hospitalité. «Vous êtes des personnes magnifiques», atteste-t-elle, insistant sur le fait que la réalité était loin de la mauvaise image véhiculée par les médias internationaux. Mariane est du même avis. «On a passé la nuit au milieu du Désert, on s'est baladé dans les fins fonds de l'Algérie sans aucune crainte», met en avant celle qui est à son deuxième voyage en Algérie. Mariane est, en effet, à son deuxième voyage en Algérie. La première fois, c'était avant la décennie noire en 1989. «C'était un voyage organisé. Cette fois, c'était différent. On a vécu avec les Algériens, on a préparé avec eux des plats traditionnels, on a adoré cette hospitalité», poursuit-elle avec des yeux qui brillent de bonheur. «Les gens sont très chaleureux, accueillants», insiste cette dame qui vient du Jura. Elle assure qu'elle reviendra certainement une autre fois dans ce pays qu'elle a adoré, tout en remerciant leur amie algérienne pour cette belle aventure, qu'elle affirme vivre et revivre sans modération...