La coordination de quatre syndicats s'est réunie hier à Alger. L'ordre du jour a été consacré à la préparation d'un mouvement de protestation contre le refus de l'augmentation salariale et l'amélioration des conditions de travail. Un arrêt de travail est prévu le 16 octobre à l'échelle nationale. Réunis hier à Alger, les syndicats des Douanes, de la Cnan, des travailleurs des ports et de l'Entreprise nationale du transport maritime des voyageurs (Entmv), regroupés au sein d'une coordination, ont décidé à l'unanimité de faire du 16 octobre une journée de protestation marquée par un arrêt de travail à l'échelle nationale. La deuxième réunion de cette coordination a été houleuse. Les syndicalistes (affiliés à l'UGTA) ont un à un exprimé leurs préoccupations quant à la situation sociale des travailleurs. Le refus du gouvernement de prendre en charge les revendications liées à l'augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail a été l'un des principaux points discutés lors de cette réunion tenue au réfectoire de la direction régionale des douanes à Alger. Les représentants des travailleurs ont tous dénoncé les « agissements et propos » du chargé de l'organique au sein de la centrale syndicale. Selon eux, ce responsable constitue « un danger pour la vie syndicale ». « Nous interpellons les membres du secrétariat national sur les dérives de ce responsable et les appelons à mettre un terme à ses agissements », a lancé M. Abbas, secrétaire général du syndicat des dockers. Pour lui, le chargé de l'application des lois est lui-même hors la loi à partir du moment où « il cumule plusieurs fonctions, entre autres membre du RND, secrétaire général de wilaya, membre du Cnes, membre de la commission nationale des droits de l'homme ». Les mêmes propos sont tenus par l'ensembles des syndicalistes. Ahmed Badaoui, secrétaire général du syndicat des douanes, a, quant à lui, fustigé le premier responsable de l'administration douanière. « Depuis plus de 5 ans, rien n'a été fait pour répondre à nos revendications légitimes. Le directeur général ne s'intéresse qu'à sa carrière politique. Les problèmes posés par le syndicat ne font que s'accumuler devant les promesses non tenues... », a-t-il noté. Les syndicats de la Cnan et de l'Entmv ont, de leur côté, exprimé leur « crainte » de voir leurs entreprises « disparaître » sous « le slogan de la privatisation ». Ils se sont également inquiétés des rumeurs selon lesquelles ces deux compagnies de transport pourraient être cédées à un groupe industriel qui a pignon sur rue. Une situation qui a engendré un climat d'instabilité qui a lourdement affecté le front social. Pour cette raison et devant toutes ces préoccupations, les représentants des travailleurs se sont entendus hier sur le principe d'une journée de protestation à l'échelle nationale prévue le 16 octobre prochain, au cour de laquelle un arrêt de travail sera observé. « Ce n'est là qu'un avertissement pour les autorités et ceux qui veulent nous réduire au silence. Si aucune réponse à nos revendications n'est donnée nous passerons à une autre étape beaucoup plus spectaculaire », ont-ils noté avant de décider de se réunir le 15 octobre 2005, au même endroit, pour coordonner leur action de protestation. Il est probable que d'ici à cette date, nous a-t-on précisé, d'autres syndicats se joindront à cette action puisqu'il est prévu des contacts pour les amener à protester contre la situation sociale du monde du travail qui ne fait que se détériorer en dépit des rentrées colossales du pays en devises depuis la hausse des prix du pétrole.