Les vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique seront en grève les 9, 10 et 11 octobre 2005 à travers le territoire national. Ce débrayage de trois jours a été annoncé le 15 septembre 2005 lors d'une assemblée générale de la corporation. Les vétérinaires estiment que le recours à la grève reste la seule solution du moment, « car étant question d'arracher les droits les plus élémentaires ». L'opinion publique doit savoir que le salaire d'un docteur vétérinaire est de 14 500 DA net », déclare, d'emblée, Djamel Sayad, responsable de l'organique du SNVFAP, lors d'une conférence de presse animée, hier, à Alger. Et d'ajouter : « Peut-on concevoir qu'un vétérinaire, auquel on confie la lourde responsabilité de surveiller les frontières, de passer au peigne fin une filière où la moindre erreur peut provoquer une pandémie, puisse toucher un salaire de misère. C'est honteux. » Syndicat autonome, le SNVFAP revendique 97% d'adhésions des 1400 vétérinaires fonctionnaires du pays. En octobre 2004, il a tenu ses assises qu'il désigne de conseil national consultatif et qui a regroupé 43 wilayas. « Un diagnostic général de la corporation en était sorti, autrement dit la nécessité de rendre ses lettres de noblesse à un corps extrêmement important pour le développement et à la sécurité du pays. Nous avons transmis ce véritable livre blanc au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, notre tutelle. Ce qui a abouti à la mise sur pied d'une commission mixte, employeur-syndicat. Nous nous sommes entendus sur le chapitre du régime indemnitaire. La Fonction publique, à laquelle le dossier avait été transmis, ne retiendra que la moitié des doléances, à savoir trois indemnités : l'indemnité spécifique globale, l'indemnité de documentation et l'indemnité de contagion et de pénibilité », rappelle le conférencier. Que s'est-il passé après ? « Nous n'avons rien reçu. En plus d'un silence radio de la tutelle. Et pourtant, nous n'avons pas rechigné lorsqu'on nous a dit que nos doléances n'allaient pas être, toutes, retenues », explique le syndicat. « Nos questionnements sont d'autant plus pertinents lorsque la tutelle reconnaît que le vétérinaire est sous-payé. Le ministre lui-même l'a dit lors d'un regroupement régional, l'année passée, à Sétif », ajoute le syndicat. Le SNVFAP s'élève, par ailleurs, sur un régime de travail, frisant l'esclavagisme. « Nous travaillons systématiquement le jour de l'Aïd El Adha. Nous n'avons jamais dit non, car il s'agit de question de santé publique. Malheureusement, aucune prime ne nous est versée », témoigne une vétérinaire ayant dix ans d'ancienneté, en nous montrant sa fiche de paie : 15 000 DA. Son collègue, inspecteur vétérinaire principal (plus haut grade), 22 ans d'ancienneté, salaire net : 19 500 DA. « C'est pourquoi nous serons en grève les 9, 10 et 11 octobre 2005. Hormis un service minimum, notre responsabilité ne sera pas engagée, notamment, sur les viandes (rouges et blanches), commercialisées durant ces trois jours », avertit le syndicat. Le salaire de départ d'un chirurgien-dentiste (5 années d'études) débute avec plus de 22 000 DA, presque le double d'un docteur vétérinaire, alors que le cursus universitaire est le même.