La SNTA risque de déposer le bilan, laisse entendre le syndicat d'entreprise de la régie nationale des tabacs. Dans une déclaration transmise à notre rédaction, SNTA/UGTA, faisant état de l'arrêt de plusieurs unités de production, pointe du doigt la direction générale de l'entreprise. « Les ruptures des stocks des matières premières et fournitures de fabrication ont causé l'arrêt de la production de certaines unités », lit-on dans le document qui sanctionne une réunion du conseil syndical, tenue les 13 et 14 septembre 2005. Selon le syndicat d'entreprise, cette situation résulte d'une « absence de gestion prévisionnelle ». D'où, « régression de la production des cigarettes (qui) n'a jamais connu un niveau aussi bas, depuis des années ». Les représentants des travailleurs mettent, également, en exergue l'absence d'une politique de commercialisation performante, qui a provoqué une perte de 50% de la part du marché. « Cela en dépit de la hausse de la demande. » En outre, SNTA/UGTA tire la sonnette d'alarme sur une possible disparition des chaînes de production du tabac à priser ou à mâcher. Ce type de tabac, qui a toujours connu un taux d'intégration de matière première nationale de 100%, est aujourd'hui tributaire de l'importation. « C'est la conséquence d'une politique qui relègue le développement de la tabaculture aux calendes grecques. » L'activité allumettes connaît également des difficultés, dont les unités demeurent en « veilleuse depuis des années ». « Ceci en l'absence d'une volonté d'engager un débat sur les opportunités d'un redressement de la situation », accuse le syndicat. Enfin, UGTA/SNTA interpelle les pouvoirs publics, annonçant des « actions syndicales ». Si le recours à la grève n'est pas retenu, il est prévu un rassemblement devant la direction générale.