Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, tient à remplacer « l'immigration subie » par « l'immigration choisie ». « Il apparaît nécessaire, au-delà des efforts opérationnels à droit constant, d'accélérer la préparation d'un avant-projet de loi », indique une note du 23 septembre du directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, publiée jeudi dernier par le quotidien Libération. Cette note révèle les intentions du ministre de l'Intérieur en matière d'immigration. « La lutte contre l'immigration subie et la promotion de l'immigration choisie sont des priorités de l'action du ministre d'Etat », explique Claude Guéant. Le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy demande à ses services d'examiner « la faisabilité juridique et technique » de ces orientations. Le ministère de l'Intérieur a confirmé la préparation de cet avant-projet de loi, qui devrait être prêt « pour la fin de l'année ». Nicolas Sarkozy devrait pouvoir présenter au Parlement un projet finalisé d'ici à l'automne 2006. Le futur projet s'articule autour de trois axes : la lutte contre la fraude, la meilleure maîtrise de l'immigration familiale et la création de filières d'immigration choisie, notamment dans la sélection des étudiants étrangers. Le texte propose le renforcement de la capacité du gouvernement à « fixer des objectifs quantitatifs d'immigration. « Une meilleure maîtrise de l'immigration familiale » est aussi réclamée. Enfin, la note recommande de « lutter contre les détournements de procédure, s'agissant notamment des étrangers malades ». S'il n'a jamais évoqué le terme de « quotas », jugé trop polémique à l'Intérieur, le ministre a exprimé sa volonté d'établir des « catégories » d'immigrants dont la France aurait besoin. En juillet, Nicolas Sarkozy a préconisé pour les étudiants « un système de points permettant d'accueillir ceux que nous souhaitons », qui seraient attribués en fonction notamment de « critères d'âge, de diplômes, de connaissance linguistique et d'expérience professionnelle ». L'immigration dite « familiale » a représenté 102 000 titres de séjour sur les 217 000 octroyés en 2003.