Recul du nombre de cas de paludisme à Tin Zaouatine    Ghaza: le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 41.825 martyrs et 96.910 blessés    Liban: aides médicales des organisations de l'ONU sur fond d'attaques des forces sionistes    Mouloudji met en valeur les réalisations dans le domaine de l'industrie cinématographique    Des interprètes amateurs du chaâbi animent un concert à Alger    Situation et mutations géopolitiques dans les zones d'intérêt commun examinées    La composition, l'organisation et le fonctionnement, fixés    Quel message envoient les salves de missiles iraniens à «Israël» ?    De Mistura tient une réunion de travail avec des dirigeants sahraouis aux camps des réfugiés à Chahid El Hafed    La lutte incessante de Gaza pour sa survie    Petkovic défend sa liste    La sélection algérienne U16 présente à Douala    L'USMA vainqueur, l'USMK et le CSC accrochés    Organisation de 7 marchés saisonniers spécialisés pour réguler les prix    Saisie d'une importante quantité de cocaïne et de boissons alcoolisées, deux arrestations    La drogue et les secrets d'une dérive de la jeunesse    Raccordement de 647 exploitations agricoles au réseau électrique    Accompagnement de la dynamique économique dans la wilaya    Didouche appelle les opérateurs à contribuer à la réussite de la saison touristique saharienne    C'est parti pour la 12e édition    Lancement des travaux d'urgence dans les plus brefs délais    La journaliste palestinienne Bisan Owda remporte un Emmy Award, malgré les tentatives d'intimidation    Ouverture de la 12ème édition du Festival international d'Oran du film arabe    L'APN prend part à N'djamena à la 82e session du Comité exécutif de l'UPA    Un stock important de médicaments antipaludiques affecté aux hôpitaux pour parer à toute urgence    Jeux scolaires Africains 2025: l'Algérie abrite la 1re édition en juillet prochain    Réunion des ministres de l'Intérieur du G7 : M. Merad s'entretient avec son homologue italien    Migration clandestine : la gestion du phénomène requiert une vision globale    Energies renouvelables : production d'environ 4 Gigawatts d'ici début 2025    Algérie-BM: l'Algérie engagée dans son programme de réformes pour un développement durable et inclusif    Cas de paludisme et de diphtérie dans le Sud: vaccination impérative de tous les habitants des régions affectées    Le Conseil de la nation prend part aux réunions de la 82e session du Comité exécutif et de la 46e Conférence de l'UPA    Sonatrach récompense les athlètes médaillés lors des Jeux Paralympiques-2024    Le Premier ministre pakistanais félicite le président de la République pour sa réélection    CAN-2025: une liste de 26 joueurs pour la double confrontation face au Togo dévoilée    Une délégation du Conseil de la nation participe à la 4e partie de la session ordinaire 2024    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« On peut cacher son ignorance mais pas sa faim »
UGTA-Solidarité
Publié dans El Watan le 16 - 10 - 2005

La Centrale syndicale a engagé pour le mois de Ramadhan une action de solidarité en direction des démunis. Pour l'assurer, un point de restauration a été affecté à la rue Hassiba Ben Bouali.
« L'action est l'expression de la solidarité de tous les travailleurs envers les plus démunis de nos concitoyens », releva Haddid Saïd, chargé de l'opération auprès de l'UGTA. Celui-ci insista sur les enseignements qu'il peut tirer de toute cette tâche ardue et incessante à l'intention des couches défavorisées. L'opération connaît, à en croire M. Haddid, une régularité depuis trois ans déjà. Il rappelle que des actions irrégulières ont été lancées par l'Union des travailleurs après les inondations de Bab El Oued (2001) pour venir en aide aux démunis et aux sans-abri. A cet effet, le foyer des cheminots a été choisi pour accueillir le flux grandissant des nécessiteux. L'UGTA assurera, pour cette année encore, le financement de l'ensemble de l'opération. « Nous tenons pour notre part à collaborer matériellement et financièrement à la bonne réussite de cette démarche plus que nécessaire en ces temps d'indigence. La gestion est assurée par certains membres du personnel de la SNTF. Cette entreprise, faut-il le mentionner, a mis à la disposition du syndicat tout le matériel nécessaire à la restauration », attesta le syndicaliste. Le foyer des cheminots se prête, à voir l'état correct des lieux, à merveille à ce genre d'opération puisque se trouvant au centre-ville. Les « conviés » ne se comptent pas seulement du côté des hommes. « Des jeunes filles ayant raté leur bus nous sollicitent souvent pour les accueillir. Connaissant la retenue et l'attitude réservée de notre société, un espace leur est réservé », dira M. Haddid. Une foule bigarrée se forme aux abords du restaurant et sur l'autre côté de la rue Hassiba. L'atmosphère y est distendue et chacun dans son coin appréhende l'heure de l'ouverture du foyer. Les sans-logis forment le gros des présents. Toutefois, des personnes de passage sont de la partie. L'ouverture du restaurant se fait, dans la sérénité, vers 17 h. Les scènes de bousculade ne sont pas le propre de cet endroit qui accueille en temps normal, faut-il le signaler, les cheminots de la société nationale du rail, dont les chantiers ne sont pas loin. Des tickets portant l'estampille du foyer sont distribués à l'entrée aux personnes qui respectent, sans anicroche aucune, la queue. « Nous ne pouvons ni ne voulons écorner la dignité des personnes. S'il est nécessaire de faire régner un certain ordre dans les lieux, il n'est pas recommandable de toucher les susceptibilités des personnes qui sont fragilisées par les épreuves de la vie », lâcha M. Haddid. Il dira que les organisateurs ont opté pour les badges pour réguler le flux avant de les abandonner. « Nous épions de loin sans toutefois s'ingérer outre mesure. Les personnes peuvent déceler de l'animosité sur toi et voici venus les tracas pour les travailleurs dans ce restaurant. » Les démunis meublent leur temps comme ils peuvent. On y trouve ceux qui lisent, avec des gestes saccadées, leur journal du jour et ceux qui sont absorbés dans leurs rêveries. Trois salles sont retenues pour les accueillir. La salle principale reçoit le plus grand nombre avec une annexe qui a une vue sur le port d'Alger. La troisième est réservée aux familles. Pas moins de 60 tables pour un service de plus de 300 personnes sont disponibles. Le menu est succulent et il est changé quotidiennement. Les desserts sont variés : jus, dattes, etc. Les gens, pour parler d'eux, sont peu prolixes et chacun est à son petit malheur. Des jeunes venus pour la plupart du pays profond prennent d'assaut les lieux. « J'ai pu voir des jeunes venus de Tissemsilt. Ils sont souvent à la recherche de travail. A la nuit tombée, ils rejoignent les lieux », insista, de son côté, Lezzan Hocine, gérant à la SNTF qui met à la disposition de l'UGTA 15 ouvriers du foyer. Les gens trouvent dans cette atmosphère joyeuse le confort. Un accueil plus que convenable les attend chaque jour. L'un deux, un vieux renfrogné et plein d'ecchymoses est, pour ainsi dire, un habitué des lieux. Il rappellera qu'il a été victime en 1995 d'un accident de travail. Ces misères successives l'ont poussé à divorcer d'avec sa femme et vivre sous le toit de son père. Selon lui, l'accueil est tout, sauf précaire. 18h45. En un tour de main, tout le repas est absorbé par les présents qui quittent les salles, la mine heureuse. D'autres jeunes entrent en se précipitant sur les tables encore encombrés de restes. Une des femmes en haillons interpelle le syndicaliste, dans un français impeccable qui laisserait pantois plus d'un. Elle le gratifie d'un sourire et s'en va s'engouffrer dans la nuit noire qui déjà couvre la ville. Cette marque de sympathie fait dire ceci à M. Haddid : « Les gens peuvent cacher leur ignorance mais pas leur faim. »

Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.