Décidément, nos ressortissants, même de l'autre côté de la Méditerranée, doivent subir les tracasseries de la bureaucratie algérienne. En témoigne la mésaventure endurée par notre correspondante à Rome, Nacéra Benali, qui ne sait plus à quel saint se vouer, pour convaincre le chargé d'affaires Nasreddine Rimouche, représentant de l'Algérie auprès de la Fao - et qui a remplacé l'ancien ambassadeur - de lui délivrer un simple document. Pour renouveler son accréditation comme journaliste, notre correspondante est habituée à demander une attestation de l'ambassade, qui sur foi d'une lettre du journal, certifie qu'elle est désignée par El Watan comme correspondante en Italie. Tous les ambassadeurs qui se sont succédé depuis des années, lui ont délivrée cette lettre sans poser de problèmes. Le parcours du combattant de Benali a commencé, lorsqu'au lendemain du départ de l'ambassadeur Mokhtar Reguieg, elle découvre que contrairement à ce qu'il lui avait affirmée, son excellence n'avait pas signé ledit document. Ayant déjà perdu beaucoup de temps, elle prit son mal en patience et refit toutes les démarches auprès du chargé d'affaires, nommé justement pour suppléer à l'ambassadeur. A son tour, M. Rimouche commença par lui dire que ce sera fait, mais ne signa jamais ledit document. Notre correspondante, contrainte à faire le pied de grue devant l'ambassade pour pouvoir lui expliquer que son inacceptable refus de lui délivrer la lettre la mettait dans l'impossibilité d'exercer son travail. Imperturbable, M. Rimouche lui déclara qu'il devait d'abord consulter l'ancien ambassadeur (?) qui n'est plus en poste. Ensuite, il exigea que le journal envoie une autre lettre à l'ambassade et au ministère algérien des Affaires étrangères. Et bien que le journal ait tout fait pour satisfaire le chargé d'affaires, notre correspondante attend toujours la fameuse lettre, avec l'espoir tenu que M. Rimouche ne la fera pas courir, jusqu'à l'arrivée du nouvel ambassadeur, surtout que la dernière fois qu'elle a pu lui parler, elle lui avait dit, excédée par tant d'immobilisme, que son attitude relevait tout simplement « de l'abus de pouvoir et de la prévarication ».