Le premier quotidien italien Corriere Della Sera a consacré son éditorial le 17 novembre, sous le titre « Police, immigration et nous, la face cachée » écrit par Goffredo Buccini, au mauvais traitement de la police italienne envers Benali. Sur les colonnes du journal Il Messaggero dans son édition du mercredi 16 novembre, Nacéra Benali a raconté sa mésaventure au métro Pyramide de Rome et témoigné de ce qui s'est passé. Elle est citoyenne algérienne résidant à Rome. Des policiers l'ont apostrophée la semaine dernière à 20 h lui demandant son permis de séjour. Elle leur présente son papier d'identité italienne. Elle explique qu'elle ne doit pas le porter sur elle puisqu'elle est résidente. Un des policiers lui a dit à haute voix, en s'adressant à elle : « Tu as de la chance d'être dans un pays libre, autrement nous t'aurions arrêtée. » Elle leur rétorque : « Le fait que je sois étrangère ne vous autorise pas à me tutoyer et à me dire à voix haute ce genre de choses. » Ils lui ont repris le document et ordonné de les suivre dans leur bureau, si elle ne voulait pas être traînée de force. « Je suis restée dans une chambre sans explications », raconte-t-elle. Dans un article publié dans le journal Unita, quotidien tirant à 70 000 exemplaires et financé par les Démocrates de gauche (DS), la journaliste retrace l'itinéraire professionnel de Nacéra Benali avec un titre évocateur : « De l'Algérie fondamentaliste au commissariat Ostiense ». Tous les journaux s'accordent à dire que notre correspondante était en règle, accréditée pour couvrir les événements pour le compte d'El Watan et de la Radio algérienne. Suite à cette affaire, Giouan Battista Verderame, ambassadeur d'Italie en Algérie, a présenté, hier, des excuses publiques lors de la conférence de presse animée à l'Institut culturel italien (Alger) sur la deuxième édition de la Saison culturelle italienne en Algérie (20 novembre-20 décembre 2005). Giorgio Guerrini, attaché culturel à l'ambassade d'Italie en Algérie, a affirmé avoir apprécié le livre écrit en italien par Nacéra Benali Clash d'(in)civilisations, un hymne au dialogue des cultures, préfacé par deux personnalités connues : l'archevêque d'Alger, monseigneur Henri Teissier et le mufti de Marseille, le théologien algérien Soheib Bencheikh. Le quotidien Il Messaggero, avec lequel notre consœur collabore depuis plusieurs années, n'a pas manqué de souligner l'importance du livre. En outre, le directeur de la publication d'El Watan, Omar Belhouchet, a adressé, hier, une correspondance au ministre italien de l'Intérieur, mettant en exergue le fait que « cette attitude de la police italienne est intolérable. Je suis persuadé que votre département s'attachera à faire toute la lumière sur cette pénible affaire. Nacéra Benali s'attache depuis qu'elle est en poste en Italie à faire connaître l'Italie et à rapprocher davantage nos deux pays ».