Après la saison estivale, le Ramadhan a été de tout temps une dure période pour le centre de transfusion sanguine du CHU de Constantine. Pour des raisons bien connues, le nombre des donneurs potentiels diminue d'une manière très sensible durant la journée, même si quelques-uns n'hésitent pas à venir faire don d'une pochette de sang après la rupture du jeûne. Cet état de fait a poussé les responsables du centre à agir dans toutes les directions pour assurer la disponibilité du sang et approvisionner les différents services du CHU de Constantine ainsi que tous les centres hospitaliers de la wilaya de Constantine et même des wilayas environnantes. « Nous n'avons pas manqué de sensibiliser les gens quant à la nécessité d'offrir leur sang durant cette période de l'année, surtout que cette opération ne présente aucun danger pour leur santé durant le jeûne », nous déclara le docteur Lynda Boubguira, médecin chef au CTS. Cette dernière tient à rappeler que tous ceux qui hésitent encore à accomplir leur devoir durant la journée pourront le faire en toute quiétude une heure seulement avant le f'tour sans encourir aucune incidence, sachant que le médecin du centre examine d'abord l'état de santé du donneur avant de l'autoriser ou non à faire don d'une pochette de sang. Bien que le centre n'accuse plus aucun déficit suite à l'acquisition de nouvelles chambres de stockage dotées de tous les équipements nécessaires pour une longue conservation du sang ainsi que l'évolution remarquable des conditions de transformation et de gestion rigoureuse des réserves, les responsables du CTS activent toujours pour avoir une réserve permanente, capable de faire face à des besoins en période de crise. Un programme de collecte à large échelle vient d'être élaboré avec la direction des affaires religieuses de la wilaya et le comité du Croissant-Rouge algérien pour organiser des campagnes de collectes au niveau des mosquées et des centres de secourisme, alors que les corps constitués, tels les services de la sûreté de la wilaya, la Gendarmerie nationale et de l'armée, ont manifesté leur disposition à répondre à toutes les sollicitations. « Ceci demeure toujours temporaire et insuffisant, car nous avons perdu durant ces dernières années des donneurs efficaces à l'instar des scouts faute de locaux d'accueil, alors que l'important potentiel humain de l'université est pour le moment indisponible en raison du non-démarrage effectif des cours et des perturbations vécues par les étudiants dans les cités universitaires. » Le CTS, dont les acteurs ne désespèrent guère pour aller chercher le liquide vital, grâce à une disponibilité permanente de son personnel, sollicite l'aide de tous les organismes publics et privés, surtout des associations à caractère social et humanitaire pour une mobilisation des citoyens pour une cause qui touche toutes les couches de la société, car personne n'est à l'abri d'un besoin de pochettes de sang. « Nous sommes disposés à nous déplacer vers n'importe quel point de la wilaya et même en dehors pour répondre à toutes les initiatives de collecte qui pourront nous parvenir », nous lancera le docteur Boubguira. Pour les médecins du CTS, une pochette de sang est capable de sauver trois malades, dont les leucémiques ayant besoin du concentré plaquettaire, les anémiques et les victimes des hémorragies ainsi que les opérés et les femmes enceintes en situation critique. Dans ce volet, le centre et en dépit des quantités qu'il parvient à collecter, n'arrive pas à couvrir ses besoins en matière de dérivés du sang estimés à quelque 30 000 pochettes par an, alors que le CTS n'a pu en assurer que 22 713 dérivés en 2004. Cette situation s'explique surtout par le manque de donneurs qui se présentent au centre de collecte du CHU de Constantine car pour produire les dérivés sur place, le sang collecté doit être traité dans les six heures qui suivent le don. Le dernier souci des responsables du CTS demeure l'absence d'un véritable travail d'information et de sensibilisation de la part des médias lourds, surtout que des campagnes de ce genre, lancées depuis longtemps à la télévision, n'ont plus refait surface.