Pour ce qui est de la santé, les communes des Hauts Plateaux regroupent à elles seules 50% des régions pauvres en matière de santé et 69% d'entre elles vivent plutôt une situation critique (les communes de la wilaya de Djelfa comptent à elles seules 24% du total national). Cependant, faute d'informations à l'échelle communale en matière de santé (infrastructures sanitaires de base, encadrement de proximité, informations relatives aux maladies endémiques ou récurrentes) qui auraient permis de cerner l'ampleur du problème, le taux de mortalité infantile a été retenu comme indice. Celui-ci est non seulement révélateur de l'état de la santé de la population, mais aussi de son niveau culturel et d'une manière générale de ses comportements sociologiques. En effet, l'examen des taux de mortalité infantile des communes pauvres, et en particulier celles en situation critique, révèle un fort lien avec le niveau de fécondité et le degré d'alphabétisation des femmes. A titre d'exemple, les communes des wilayas de Biskra, celles d'Adrar ou de Djelfa, affichant des taux de mortalité infantile supérieurs à 70% et quelquefois jusqu'à plus de 90%, connaissent des taux de fécondité très importants (jusqu'à 9 enfants par femme et plus) et des taux d'analphabétisme féminin très élevés. Toutefois, sur les 168 communes affectées par une situation défavorable en matière de santé, 39 d'entre elles sont classées dans la catégorie très critique, affichant des taux de mortalité infantile supérieurs à 65% et parallèlement des taux de fécondité (plus de 7 enfants par femme) et d'analphabétisme très importants (entre 70% et 90%). Il faudrait souligner au passage qu'un grand nombre de ces communes abritent une population nomade ou bien il concerne des populations dispersées.