Décidément l'affaire concernant l'OPIBO de Aïn Bessem ne se révèle pas de tout repos, tant elle est embrouillée. Mardi dernier, un groupe de 6 employés de l'Office des périmètres irrigués (OPIBO) s'est présenté avec autant de cadres à notre bureau. Se sentant marginalisés au sein de cet organisme, ils dénoncent l'unimatéralisme du directeur général à l'origine, selon eux, de la gestion actuelle qualifiée de catastrophique. A les entendre, l'OPIBO, naguère si prospère, est en train de péricliter malgré le soutien financier consenti par l'Etat, les nouvelles tarifications de l'eau destinée à l'irrigation qui font passer le m3 de 1 à 2,50 DA, la réduction du personnel ramené de 45 à 30 travailleurs, et une dotation substantielle estimée à 8 millions de m3. Pour preuve de leurs assertions, les 6 employés ne voulaient que les charges (électricité, impôts...) auxquelles l'office ne peut plus faire face. En demandant la remise à flot de l'unité de M'chedellah mise à l'arrêt suite à des mesures prises par la wilaya interdisant l'irrigation, les 6 cadres exigent le départ du directeur général, responsable à leurs yeux de la situation présente. Celui-ci contacté par téléphone a répondu : il est partant. Jamais à l'en croire, l'office des périmètres irrigués ne s'est aussi bien porté. La preuve : toutes les charges ont été honorées. Il reconnaît qu'il y a eu mévente de la pomme de terre cette année à cause de la surproduction enregistrée. Une partie de la recette n'a pu être récupérée auprès des producteurs. Mais son recouvrement grâce à la production d'arrière-saison qui s'annonce prometteuse, alors qu'ailleurs on n'en attend pas autant, permettra, selon lui, de garantir les salaires des travailleurs de l'OPIBO pour les trois années à venir. Pour le reste, le DG a déclaré qu'il y a un conseil administratif devant lequel il est seul comptable, et que l'eau du périmètre irrigué de M'chedellah sert exclusivement à la consommation. Dans l'après-midi, le directeur de l'unité de Aïn Bessem, qui avec celle de M'chedellah l'OPIBO compte deux, s'est présenté à son tour au bureau, accompagné de son chef de service. Il tenait à faire connaître la bonne santé de son unité tout en niant la qualité de cadre des 6 employés qui l'ont précédé à notre bureau, et leur appartenance à son unité. Enfin les deux responsables font remarquer qu'il est inadmissible qu'une unité qui a cessé de produire (celle de M'chedellah en l'occurrence) vivent aux crochets de la leur qui demeure prospère.