Plus de deux ans et demi après le début de la guerre en Irak, la diplomatie américaine est toujours embarrassée pour expliquer l'origine et l'évolution de ce conflit qui devient de plus en plus impopulaire aux Etats-Unis. Une intervention longue et souvent tendue de la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, mercredi devant une commission du Congrès américain, illustre les difficultés de la diplomatie américaine en Irak et alimente le scepticisme aussi bien des républicains que des démocrates. Alors que la guerre en Irak pour laquelle près de 2000 soldats ont déjà péri est de plus en plus contestée, Mme Rice a tenté de redonner confiance aux élus en les assurant que l'Amérique était engagée dans une « victoire décisive » sur la résistance irakienne. Le flou de ses propos a irrité les sénateurs des deux côtés de l'échiquier politique et même ceux traditionnellement favorables au maintien, des troupes américaines en Irak ont montré des signes d'impatience. Mme Rice a bien tenté de montrer les progrès réalisés depuis la défaite de Saddam Hussein et annoncé le déploiement le mois prochain d' « équipes de reconstruction militaro-civiles », à l'image de celles œuvrant en Afghanistan. Mais malgré ces explications et à l'issue de plus de trois heures d'audition, la responsable a dû admettre les limites des efforts américains à remodeler un pays divisé par des tensions communautaires.