La dernière sortie de la mission du Fonds monétaire international (FMI), qui a mis en garde contre l'augmentation du SNMG, continue de faire réagir les organisations syndicales. Ces dernières dénoncent les déclarations des responsables du FMI ainsi que les agissements du gouvernement et son partenaire social unique, en l'occurrence l'UGTA. Hier encore, c'était au tour du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF) de monter au créneau afin de revendiquer la revalorisation des salaires, la préservation des droits socioprofessionnels et la garantie d'un libre exercice du droit syndical. Dans une déclaration parvenue à notre rédaction, le SATEF exprime la désillusion des travailleurs de l'éducation qui aspirent à un salaire mensuel décent. L'organisation s'élève également contre ce qu'elle appelle « la politique de la relégation des travailleurs au rez-de-chaussée social ». « Agrippés à l'espoir d'une augmentation salariale à l'occasion de la rentrée sociale, à même de leur permettre une vie dans un minimum de décence et de dignité, les travailleurs algériens sont sommés de rentrer leur colère et leur dépit et de s'enfoncer, en silence, dans le dénuement et la pauvreté, pendant que les caisses de l'Etat se remplissent, à ne plus les contenir, de milliards de dollars, produit d'une rente pétrolière record », a souligné le SATEF dans sa déclaration. Pour le syndicat, que ce soit à travers le maintien de l'article 87 bis, le jeu malsain des tripartites ou à travers les déclarations commanditées d'un responsable du FMI, la finalité demeure la même : « Le chaos social. » Le syndicat n'a pas caché, par ailleurs, ses appréhensions quant aux conséquences du nouveau statut de la Fonction publique et le pacte économique et social dont la signature interviendra, vraisemblablement, dans les prochaines semaines. Préparé par l'UGTA, le gouvernement et le patronat, ce pacte, a estimé le SATEF, est « antisocial et sans contrepartie pour les travailleurs ». Quant au nouveau statut de la Fonction publique, dont la mouture initiale est chez le chef du gouvernement, il, ajoute le même syndicat, achèvera les derniers acquis sociaux et instaurera la précarité de l'emploi en ouvrant la voie à une compression massive d'effectif. Dans ce contexte le SATEF demande l'élaboration concertée d'un statut de la Fonction publique, garantissant la protection et la sécurisation de l'emploi et la préservation de droits des travailleurs. Revenant sur la réforme scolaire, les responsables dudit syndicat critiquent la refonte telle que conçue par la tutelle et plaide pour une revue radicale du système éducatif. Une réforme qui doit donner lieu à l'abrogation de l'ordonnance du 16 avril 1976, l'avènement d'une école publique de qualité, neutre et citoyenne, la consécration d'un budget d'au moins 6% du PNB au secteur, la rénovation des établissements et leur équipement et le bannissement des disparités et des discriminations entre les régions. Le SATEF revendique également l'avènement d'un conseil supérieur de l'éducation où figureront tous les représentants du secteur. Afin de défendre les intérêts des travailleurs, le SATEF appelle à la constitution urgente d'une forte coalition pour la défense de l'école publique