Les dernières chutes de pluie, enregistrées le week-end dernier, ont mis à nu le bricolage qui se fait dans certains secteurs à chaque visite officielle. Le tronçon routier de la cité des 500 Logements à Chlef en est la parfaite illustration. En effet, la voie qui avait subi un revêtement en bitume la veille de la visite effectuée le 1er septembre dernier, dans la région, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est dangereusement affaissée par endroits. Des cratères sont visibles au milieu et sur le bas-côté de la chaussée, créant des « tombeaux » à ciel ouvert, autant pour les conducteurs que pour les passants. Des habitants rencontrés sur les lieux craignaient également pour leur bâtiment dans la mesure où l'endroit avait subi d'importantes infiltrations d'eau. D'après eux, l'entreprise de réalisation avait effectué les travaux à la hâte sans prendre le soin de compacter la route ni d'aménager les canaux de drainage nécessaires. De gros cailloux avaient été mis en place autour des « plaies béantes » pour signaler leur présence aux automobilistes circulant de nuit. Y aura-t-il une commission d'enquête ? Les défaillants seront-ils sanctionnés ou mis en demeure de refaire le projet ? Où sont passés les contrôleurs techniques affectés à ce genre d'opérations, du reste très coûteuses pour le Trésor public. Il faut savoir qu'un kilomètre de revêtement en bitume coûte pas moins de 1,4 milliard de centimes. Ces questions demeurent pour l'instant sans réponses, et l'on ne se fait guère d'illusion quant à l'aboutissement d'une éventuelle intervention des pouvoirs publics. Cet exemple n'est malheureusement pas un cas isolé, puisque d'autres ouvrages fraîchement réalisés ont connu des dégradations subites quelques mois, voire quelques semaines, après leur réception, si réception il y a eu.