Tahar Achiche est né le 2 décembre 1924 à Aït Salah dans la commune de Bouzeguène. Il fait ses études à Sidi Moussa où ses parents tenaient une épicerie. Il était un riche commerçant et chef de cellule PPA à Sidi Moussa. Il était au centre de l'opération Oiseau bleu, avec son compagnon Ahmed Zaïdat, qui vient d'être honoré le 5 juillet dernier à Azazga. Tout a commencé au début de l'année 1956 quand Achiche Tahar sollicite son ami Gonzalez, ancien instituteur à Sidi Moussa et qui deviendra un peu plus tard, directeur des Renseignements généraux, pour libérer une personne amie. C'est le moment propice que choisissent les services secrets français pour proposer à Achiche Tahar un plan de création d'un contre maquis pour mater la rébellion. Troublé et embarrassé, Achiche, se confie à ses amis, Ousmer et Ahmed Zaïdat. Tous les trois s'entendent avec leur propre plan : le double jeu. Zaïdat avertit aussitôt le commandement de la wilaya III qui donne son feu vert. Pendant toute l'opération qui portera le nom de code «Oiseau bleu» ou «Force K», les rôles seront partagés. Cette opération a permis de soutirer aux Français 850 armes et des munitions. Un butin qui a permis de revigorer le moral des troupes de l'ALN. Après l'arrêt de l'opération, Achiche Tahar sera exécuté par ses compagnons le 26 septembre 1956. La famille d'Achiche sera victime de représailles de la part des Français : licenciement par la RATP de Larbi, le frère de Tahar Achiche, traité de frère de fellaga. Au début 1957, le village d'Aït Salah sera encerclé par l'armée française. Tous les Achiche seront isolés du reste des villageois et ramenés au camp militaire où ils seront soumis à la torture et à l'interrogatoire. Ils passeront sept mois dans les géôles. Entretemps, Ahmed Zaïdat connaîtra le même sort que Achiche Tahar. Toutefois, le congrès de la Soummam et le journal El Moudjahid n°3 leur rendront un vibrant hommage. Reconnu Moudjahid jusqu'en 1967, avant que la pension de la veuve d'Achiche ne soit supprimée sans aucune explication. Un vibrant hommage a été rendu, en juillet dernier, à Azazga aux martyrs Ahmed Zaïdat, ami d'Achiche, et à Mahlal Saïd. Leur compagnon Achiche n'est pas encore sorti de la disgrâce officielle. Une injustice que devront lever tous les partisans de la vérité historique.