Plusieurs chefs d'entreprises privées à Sidi Bel Abbès ont tenu, lors de la récente visite du ministre de la PME, à attirer son attention sur le risque d'un " dysfonctionnement prolongé " de plusieurs secteurs d'activités qui subissent, pour certains, un bouleversement économique, conséquence des accords de démantèlement tarifaire avec l'Union européenne (UE), et pour d'autres une concurrence des plus déloyales. C'est le cas notamment de l'entreprise Khenteur Component Automotive (KCA), spécialisée dans le développement, la production et la commercialisation de composants automobile, mais dont les produits certifiés selon la norme ISO 9001-2000 sont contrefaits dans des ateliers clandestins à l'est du pays, à en croire certaines informations. "Les pouvoirs publics doivent prendre des mesures concrètes contre les fraudeurs car, à ce rythme-là, on s'achemine droit vers la suppression de dizaines de postes d'emploi. La contrefaçon a pris, ces derniers mois, des proportions alarmantes qui nous font craindre le pire ", estime un responsable de KCA. Les produits contrefaits sont commercialisés sur le marché local alors qu'ils représentent, de l'avis d'experts dans le domaine automobile, un danger réel et élevé pour la sécurité routière. Pour Tréfilerie Berrabah, située dans la zone industrielle de Sidi Bel Abbès, la situation est plus dramatique. Le directeur de cette unité, en proie à des problèmes financiers incommensurables, déplore " l'absence d'une sous-position tarifaire au niveau de la douane pour les produits semi-finis, importés et transformés dans ses ateliers ". "Face à l'importation massive de produits finis, assujettis aux droits de douane de la même façon que les semi-finis, nous avons dû licencier plus de 150 employées temporaires et permanents et nous n'excluons pas une fermeture de l'entreprise si les pouvoirs publics ne prennent pas d'initiatives ", déplore-t-il. Au siège de la Société de transformation des matériaux plastiques (STPM) Chiali, un exposé sur les nouvelles techniques de fabrication de tubes en PVC et en polyéthylène a été présenté au ministre de la PME. Les responsables de l'entreprise ont évoqué, à cette occasion, la finalisation prochaine d'un système national de normalisation concernant l'activité de transformation du plastique. Un système qui interviendra d'ici la fin de l'année avec, comme objectif, " l'assainissement et la normalisation de la profession ". Autre aspect soulevé par les responsables de cette entreprise familiale, l'utilisation de tubes en polyéthylène (PE) dans le renouvellement des conduites et des réseaux d'alimentation en eau (AEP), " vu la qualité du produit qui répond aux normes de potabilité, sa résistance à la corrosion et à l'entartrage ", disent-ils. Cependant, " la généralisation de ce type de produits demeure tributaire de la volonté des pouvoirs publics qui auraient plus à gagner en matière de coûts et de délais " préviennent-ils néanmoins.