L'Algérie importe en moyenne par an 3 milliards de dollars de produits de sous-traitance. C'est ce qu'a relevé le ministre de la Petite et Moyenne entreprise, lors d'une rencontre-débat organisée par le Club Excellence Management, mercredi dernier à l'hôtel El-Aurassi. Ce montant aurait pu être “épargné” si les capacité de sous-traitance nationale, à travers le tissus de petites et moyennes entreprises, ont été développées dans une dynamique d'intégration économique et de substitution aux importations. L'Algérie compte 342 788 petites et moyennes entreprises. Les entreprises privées en constituent la composante majeure avec 245 842, dont 96 072 sont artisans. L'effectif employé en 2005 est de 1 1578 56 salariés dont 888 829 par le secteur privé. Ces chiffres peuvent paraître importants, mais en comparaison avec certains pays de la rive nord de la Méditerranée, l'Algérie se trouve bien loin du compte. Comme le souligne le président du Forum des chefs d'entreprise, les entreprises de type PME sont au nombre de 2 563 590 en France, de 2 674 000 en Espagne et de 4 486 000 en Italie. Les PME emploient en Europe 69% de la population active contre 49% aux Etats-Unis, 33% au Japon et 12% seulement en Algérie. Plusieurs contraintes limitent la création d'entreprises en Algérie. Les contraintes les plus importantes sont celles qui concernent le financement (accès au crédit, coût du crédit et absence de mécanismes de garantie), l'accès au foncier industriel et l'expansion inconsidérée de l'économie informelle. Selon certaines sources, le gouvernement envisage sérieusement l'option de la vente aux enchères du foncier industriel. “L'économie informelle est en train d'altérer profondément l'économie réelle”, soutient Réda Hamiani, vice-président du Forum des chefs d'entreprise. Tout en partageant l'analyse développée par le ministre sur l'importance de la petite et moyenne entreprises dans une économie comme celle de l'Algérie, Réda Hamiani constate que 44% des entreprises algériennes vivent une crise structurelle de remboursement des crédit à moyen terme. 50% activent dans l'informel. Plusieurs entreprises ont abandonné la production pour se convertir au commerce. “L'Algérie est l'un des pays le plus naïf de la planète”, ironise-t-il, en évoquant la manière avec laquelle s'est opérée l'ouverture commerciale. À l'absence de perspective et de visibilité en matière de politique industrielle et au manque de compétitivité des facteurs s'ajoutent l'insuffisance du dispositif d'incitation et de nombreuses difficultés liées notamment aux conditions de crédit, aux insuffisances des infrastructures de base, aux lenteurs des procédures administratives, aux dysfonctionnements de tout ordre du marché. Certes, beaucoup de mesures ont été prises récemment comme la création du fonds de garantie des PME, mais elles restent insuffisantes. Le ministre affirme, par ailleurs, que 55 PME ont bénéficié du programme Meda d'appui au secteur privé. Plus de 1 600 actions dont 823 de mise à niveau, 232 de formation et 72 au titre institutionnel ont été réalisé. C'est infiniment insuffisant. Meziane rabhi