L'usage veut que c'est le président de l'APC de La Casbah qui reçoit le chef de l'Etat à l'occasion du 27e jour du Ramadhan et le jour de l'Aïd, mais ce n'est guère le cas après la vacance du poste de P/APC. Des élus de La Casbah protestent contre le manquement aux usages de la République dont se serait rendu coupable le wali délégué de Bab El Oued. «La pratique veut que c'est le président de l'APC de La Casbah, lui-même et personne d'autre qui reçoit le président de la République sur le perron de la mosquée Djamaâ El Kebir, rue de la Marine, en Basse Casbah. Avec le départ de Zteli, l'ancien maire, cette pratique ne sera pas respectée cette année quand le président viendra accomplir sa prière, à l'occasion de la nuit du Destin (27e jour du mois de Ramadhan, ndlr) et l'Aïd El Fitr. L'élu désigné par ses collègues n'a pas été installé par le wali délégué de Bab El Oued», déplorent les élus. «L'administrateur installé par le wali délégué ne peut prendre la place d'un élu, dûment désigné par la population. Le protocole a toujours été respecté, et ce, depuis des années, de l'époque du président Boumediène et même avant. Le président Bouteflika, qui mérite tout notre respect, s'en rendra-t-il compte ?», s'interroge M. Boussahia, qui affirme que ce protocole est partout le même : à Dar El Beïda, le maire a l'honneur de recevoir le président à l'arrivée et au départ de l'aéroport, et même dans ses déplacements dans les communes. Les élus qui s'opposent au «coup de force» du wali délégué affirment, dans un communiqué qui nous a été transmis, que la tutelle a refusé d'installer dans ses fonctions un président légitime, Farid Boussahia, désigné au lendemain du départ de Zteli. «Je suis privé de mon droit de gérer les affaires de la commune et d'exécuter le plan de développement du Président et de servir les intérêts de la population», déplore l'élu qui soutient que le wali délégué s'en tient à une «lecture erronée» des dispositions de la loi communale (48-51). «Le wali délégué affirme que seuls les élus de la formation majoritaire peuvent désigner le P/APC. L'autre partie du FLN bloquera cette perspective. Selon la lecture que nous faisons du texte en arabe, pris en compte par le législateur, tous les élus des autres formations peuvent désigner un remplaçant au maire déchu», soutient M. Boussahia. Les conséquences du blocage sont, par ailleurs, importantes sur la population de l'APC de La Casbah. «Les élus sont dehors, rien ne se fait, le budget n'a pas été approuvé. Le couffin n'a pas été distribué comme d'usage. Le recensement des familles a été fait, mais l'opération n'a pu être lancée. Le resto de la rahma n'a pu ouvrir, c'est le CRA qui occupe les locaux de la mairie», regrette-t-on.