Le blocage que connaît l'APC de La Casbah depuis son installation, en décembre 2007, a été évoqué hier matin en plénière à l'Assemblée populaire nationale. C'est le député Mohcine Belabès du RCD qui a évoqué la question devant ses collègues et les téléspectateurs (les débats étaient transmis en direct à l'ENTV). Le député a fait un exposé sur l'origine du blocage, a rappelé les principaux dossiers sur lesquels le président déchu de ses fonctions, Amar Ztéli, a été épinglé (le foncier de Bab Ezzouar notamment), tout en s'interrogeant sur les raisons qui motivent encore le maintien du statu quo malgré la solution apportée au problème par la majorité des élus. Pour rappel, cette APC est sans président depuis la fin avril dernier. Après la destitution de M. Ztéli, par vote de défiance à la majorité absolue des élus, aucun remplaçant n'a été installé par l'administration. Pourtant, Farid Boussahia, élu du FLN, est à la tête d'une coalition de dix membres de l'assemblée (sur 15). Il est investi de la confiance de ses collègues du parti, mais aussi de celle des autres formations politiques (RND, PT, FNA) qui le soutiennent activement dans sa candidature au poste de président de l'Assemblée pour succéder à M. Ztéli. Le wali délégué de Bab El Oued, Saïd Méziane, actuellement wali de Tamanrasset, et le wali Mohamed Kébir Addou, n'ont jamais donné une suite favorable au souhait de la majorité. Au lieu de cela, l'administration a toujours prétexté un vice de forme pour mieux renvoyer la balle dans le camp du FLN, qui contrôle l'assemblée (8 membres sur 15) et qui la bloque aussi du fait d'un différend qui oppose le groupe de M. Boussahia (4 membres) à celui du P/APC déchu (4 membres). L'installation d'un nouveau wali délégué à Bab El Oued n'a été pour le moment d'aucun effet sur la manière dont le dossier de la Casbah est traité. Selon M. Boussahia, ce sont des membres de la mouhafadha du parti qui continuent d'entretenir le blocage. A signaler que c'est la deuxième fois que les députés s'intéressent au sort de l'APC de la Casbah. La première fois, en septembre dernier, il était question d'interroger le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia sur le fait de nommer des gens à des postes de responsabilité «sans enquête préalable». Une allusion claire à l'administrateur de la Casbah, désigné le 12 mai, qui gérait les affaires courantes de la commune alors qu'il était poursuivi dans le cadre de la lutte antiterroriste. Le ministre n'a pas été interrogé parce que le wali s'est empressé de mettre fin à la mission de l'administrateur en désignant un autre à sa place. Les affaires de la population dépendent à ce jour d'un administrateur.