La manière, certes brutale, avec laquelle a expliqué le commissaire du Sila, Smaïn Ameziane, l'exclusion du Sila 2010 de la nouvelle Egypte dont les ébats engendrés par des émoluments qui la situeraient au même niveau stratégique que l'autre grand allié du protagoniste principal au Moyen-Orient, Israël, - c'est du moins ce que pensent les stratèges du Caire - n'est que l'expression autre de ce sentiment profond de rejet ressenti par tous les Algériens à la suite des manifestations démesurées d'arrogance, de mépris et de sourdes rancœurs (pourquoi ?) qui ont mobilisé cette Egypte de la nouvelle mue. Et c'est sous son aspect « politique» qu'il faut situer le geste de ce responsable qui a pris une décision de profonde adéquation, un mois seulement après la fin de manifestations sportives qui n'ont cessé de couvrir du ressentiment provoqué par ses centres de décision tout un pays qui s'est dit lésé, de manière bien piteuse, dans de supposés mérites de grandeur et de suprématie ! Car cette R.A. du bord du Nil qui a décidé de substituer l'aigle impérial par les rayons du dieu Râ a fini par considérer les subventions et les facilités arabes sans limitation d'aucune nature comme le tribut à ses misères ! Les décideurs égyptiens et toute la classe gouvernante s'y s'ont pris très au sérieux, d'ailleurs. Et iI faut absolument craindre les dangers de l'insidieuse doctrine qui a découlé de cette vision des choses et sur laquelle ont été alignées les différentes corporations égyptiennes, dont tout particulièrement les médias et de nombreux autres secteurs de la culture. Il ne faut pas oublier que les débordements fascisants de la population égyptienne prise dans ce scénario activé lors des joutes sportives liées à la Coupe du monde de foot-ball 2010 ne sont survenus que bien après (et parallèlement) les réorientations des «moukhabarate» à travers certains pays arabes. Et il faut se demander surtout jusqu'où auraient été ces «frères» si ce n'était les répercussions d'ordre économique (et leurs conséquences tant financières que sociales) qui ont été automatiquement enclenchées par cette perfidie aveugle ... Et M. Smaïn Ameziane n'a pas voulu «réchauffer le serpent») au sein de la plus importante manifestation culturelle de l'automne prochain d'Alger !... Il a bien agi, c'est évident. mais il s'est, hélas ! très mal exprimé en sa qualité de premier responsable d'une institution de l'ampleur du Sila, donnant ainsi une connotation «culturelle» à une mesure (survenue un peu tard ... ) qui corrobore une reprise en main sérieuse· du secteur de la culture. Oui, inviter certaines institutions égyptiennes pernicieuses à se redéployer en Algérie aurait été de la «provocation» ! Et quelle provocation !... Aussi, le commissaire du Sila n'est pas le premier responsable d'institution à commettre de pareilles bourdes. Il faut bien sûr y mettre fin. Par plus de subtilité dans le discours d'abord ... Certes la pétition qu'a produit cette bourde est légitime et était nécessaire pour un certain réajustement des jugements. Mais il ne faudra pas s'arrêter à son caractère «absolu» seulement... Ses signataires ne me contrediront pas ... La décision de M. Smaïn Ameziane, qui a été prise en une conjoncture particulière, n'est pour cela ni une mesure de rétorsÎon ni encore moins pérénne, sans doute. Et elle se limite, cependant, à une manifestation saisonnière. Mais il faudra bien d'autres mesures de ce type pour restaurer et spécifier nos relations avec ce pays aux aspirations un peu trop pleines d'une fougue guerrière un peu déplacée.