Le dirigeant communiste cubain, Fidel Castro, a déclaré à un journal mexicain avoir «encore des choses à faire», après avoir «ressuscité» de sa grave maladie qui l'avait fait renoncer à vivre. «Je veux te dire que tu as devant toi une espèce ressuscitée», a déclaré Fidel Castro, 84 ans, évoquant sa grave maladie aux intestins qui l'avait contraint, le 31 juillet 2006, à céder la présidence à son frère Raul. «Je n'aspirais déjà plus à vivre. Je me suis demandé plusieurs fois si ces gens (les médecins) allaient me laisser vivre dans ces conditions ou allaient me permettre de mourir (...) J'ai plus tard survécu, mais en très mauvaises conditions physiques», a-t-il dit au quotidien mexicain La Jornada, un article également publié hier sur un site officiel cubain, Cubadebate.cu. Sa compagne, Dalia Soto del Valle, présente au cours de l'entretien à La Havane et qui l'a accompagné dans presque toutes ses récentes sorties publiques, a précisé qu'il ne pesait plus que 66 kg au moment d'entamer sa lente récupération. «Figure-toi, un type de ma taille pesant 66 kilos. Aujourd'hui, j'en pèse 85, 86, et ce matin j'ai réussi à faire 600 pas tout seul, sans bâton, sans aide», a repris le père de la Révolution cubaine qui dit avoir trouvé à sa sortie d'hôpital un «monde comme de fous». «Je ne veux pas être absent en ces jours. Le monde est dans la phase la plus intéressante et dangereuse de son existence et je me suis assez engagé dans ce qui va se passer. J'ai encore des choses à faire (...) comme conforter tout un mouvement anti-guerre nucléaire», a-t-il dit. Fidel Castro, qui se consacrait depuis sa maladie à l'écriture de billets sur l'actualité, multiplie depuis deux mois les apparitions publiques à La Havane pour mettre en garde contre une guerre nucléaire entre les Etats-Unis, leur allié israélien, et l'Iran. «Pourquoi détester les Etats-Unis si c'est seulement un produit de l'histoire ?», a encore dit le dirigeant communiste, ennemi déclaré de l'«impérialisme» américain depuis un demi-siècle. Depuis son retour très médiatisé sur la scène publique, Fidel Castro n'a jamais abordé le thème des affaires intérieures cubaines sous la gouverne de son frère.