Lors d'une conférence de presse, la première du genre à ce niveau depuis des années, tenue dimanche dernier au siège de la wilaya, le wali de Constantine a fait le constat de ses deux premiers mois à la tête de l'exécutif. C'est un wali décontracté, communicatif et bien à l'aise qui dessina les grandes lignes de sa vision du plan de développement qu'il compte mettre en œuvre au profit des citoyens de la wilaya et principalement à la ville de Constantine qui demeure, selon lui, la plaque tournante de la région est du pays. « Mes différentes sorties dans les communes de la wilaya m'ont fait découvrir un état des lieux qui n'est guère à la hauteur de sa réputation » souligna-t-il lors de sa première sortie médiatique face aux représentants de la presse. « Mon premier objectif est d'assainir la situation des travaux en cours et ceux inscrits et non encore lancés, cela nous permettra de réévaluer réellement les besoins non encore satisfaits d'une population qui aspire à des conditions de vie meilleures. » M. Boudiaf ne manquera pas tout de même de marquer quelques points d'interrogation sur la manière avec laquelle se trouvent gérés certains projets vitaux pour la ville et ses environs et qui ont accusé jusque-là des retards considérables. Allusion faite au fameux projet de rénovation du réseau d'alimentation en eau potable annoncé en mars dernier et confié à la Marseillaise des eaux et des entreprises de réalisation chinoises. Le wali profitera de l'occasion pour annoncer le lancement effectif des travaux pour le 23 octobre dans les secteurs de la nouvelle ville Ali Mendjeli et les cités de Ziadia et Sakiet Sidi Youcef dans une première étape pour éviter des désagréments aux citoyens. Selon le wali, le projet, dont le coût est estimé à 6 milliards de dinars, sera salutaire pour une ville, dont le réseau d'AEP accuse des déperditions estimées, selon des études récentes, à 56%. M. Boudiaf soulignera, qu'avec l'achèvement de la conduite principale qui alimentera la ville à partir du barrage de Beni Haroun et la réfection des conduites, le problème de l'eau à Constantine connaîtra sa fin dès novembre 2006. Par ailleurs, la mission de rénovation du réseau d'évacuation des eaux usées sera l'apanage de l'Office national de l'assainissement (ONA), ayant déjà fait ses preuves sur le territoire de la wilaya, et qui se chargera dès la semaine prochaine de l'assainissement des rivières traversant la ville, surtout que la wilaya a bénéficié de deux nouvelles stations d'épuration à El Khroub et à Zighoud Youcef. Même si les questions liées au développement de la wilaya demeurent vastes et diversifiées, le wali de Constantine ne manquera pas de faire un bref rappel sur les décisions prises pour l'aménagement des importantes cités de la ville, la réhabilitation du tissu urbain, du réseau routier et des espaces verts, le transfert du marché de la ferraille de la localité de Guettar El Aïch et la fermeture de la station de bus Kerkri, devenue un danger réel pour les citoyens et les riverains. Le premier responsable de l'exécutif insistera sur les efforts fournis en matière d'alimentation des foyers en gaz de ville. La wilaya de Constantine, qui compte déjà 22 000 foyers alimentés, aspire à couvrir 32 000 autres dans quelques années, pour atteindre l'un des plus importants taux de couverture dans le pays, sachant que la wilaya a bien affiché son intention d'aider les citoyens ayant des revenus faibles à s'acquitter des frais de branchement au réseau de gaz. Bien qu'un important retard reste à rattraper en matière de développement, le wali de Constantine semble décidé à faire de la wilaya un immense chantier du moins pour les trois prochaines années. En sus des extensions prévues au niveau des nouvelles villes Massinissa et Ali Mendjeli, on annonce déjà la programmation d'un important projet de ville universitaire qui devra accueillir 58 000 places pédagogiques et 42 000 lits, et sera dotée de logements et d'infrastructures sportives et de loisirs. Le secteur des transports aura tout l'intérêt du nouveau locataire du siège du boulevard Kennedy, surtout que la ville attend le lancement imminent des projets du tramway et du téléphérique, alors que la concrétisation des projets de construction des infrastructures touristiques de haut standing semble être sur la bonne voie. Sur une question relative à la vieille médina, ayant connu une vaste campagne de démolition en février dernier, avant d'être classée patrimoine national au mois de juin, pour le grand bonheur de ses fidèles, le wali de Constantine s'est voulu rassurant quant à son avenir, en réitérant la décision de l'Etat de prendre en charge Souika. Le plan de réhabilitation de tout ce qui est « réhabilitable », selon les propos du wali, sera amorcé juste après l'Aïd El Fitr avec la contribution des universitaires et des spécialistes, et l'engagement des propriétaires des maison désireux de sauvegarder leur bâtisses et pour lesquels la wilaya est disposée à leur assurer l'assistanat technique.