Le procès des 10 non-jeûneurs arrêtés, mardi dernier, dans la ville d'Ighzer Amokrane s'ouvre, ce matin, au tribunal d'Akbou. Béjaïa De notre bureau A la barre, C. Arab, un jeune de 27 ans, sous les verrous depuis 7 jours, sera appelé pour répondre du chef d'inculpation de non-respect des préceptes de l'Islam en compagnie de sept autres coaccusés, tous présentés à la justice dans le cadre de la procédure de flagrant délit. Les deux jeunes restants de la dizaine de prévenus ont été finalement retenus par le procureur de la République en tant que témoins dans cette affaire qui défraie la chronique. Le procès d'aujourd'hui sera marqué par la présence d'animateurs de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, tenant à marquer sa solidarité avec les prévenus et défendre par là le droit aux libertés individuelles. Propriétaire du local investi par la police mardi dernier, le jeune Arab nie les faits qui lui sont reprochés. Son avocat, maître Benkadoum, a déjà eu à défendre, en 2004, un jeune non-jeûneur condamné en première instance à la prison avec sursis et à une amende de 50 000 DA. «A l'arrivée des policiers, le local était fermé. C'est mon client qui leur a ouvert», nous affirme l'avocat du principal prévenu. Le propriétaire du restaurant se défend Un argument de taille pouvant servir pour battre en brèche l'accusation de non-observation «ostentatoire» du carême. En tout cas, C. Arab continuera à soutenir que les personnes se trouvant à l'intérieur de son local ne sont autres que ses amis et qu'il était en train de nettoyer son matériel pour les besoins de la cuisine de sa gargote qu'il ouvre en soirée, comme c'est de mise dans les quatre coins du pays. Son arrestation ainsi que celle du reste du groupe est intervenue suite à une pétition des riverains qui se sont plaints, apprend-on, de dépravation et de mauvaise fréquentation des lieux. Les lieux en question sont des locaux commerciaux attribués récemment dans le cadre du programme présidentiel pour les jeunes chômeurs de la commune.