Durant ce mois sacré, la mendicité a pris des proportions démesurées à Médéa l Cela rend difficile de séparer les vrais nécessiteux des faux et ne va pas sans ternir l'image d'une ville en plein essor. A Médéa, en particulier durant les derniers jours du mois sacré de Ramadhan, le phénomène de la mendicité prend énormément d'ampleur. Les ramifications de ce phénomène, par le nombre et par la manière, ont pour ainsi dire, clochardisé les rues et artères de la ville. Les responsables locaux observent un grand mutisme face à ces situations qui donnent une image dégradante de la société. Dès le matin, de nombreux mendiants, jeunes, vieux, femmes et enfants, sans limite d'âge et de sexe, s'emparent des endroits stratégiques à forte fréquentation au sein de la ville. Les uns probablement par opportunisme, d'autres réellement par besoin, et d'autres encore par habitude d'une activité lucrative qui rapporterait mieux qu'un emploi. Aujourd'hui, le fait de tendre la main pour demander l'aumône ou se bousculer à visage découvert du matin au soir, devant les différents organismes chargés de distribuer des aides alimentaires, ne fait plus rougir comme au bon vieux temps. Autrefois, la mendicité se limitait au seuil des boulangeries où les personnes nécessiteuses prenaient place avec un seul souci ; se procurer quelques baguettes de pain ; juste de quoi nourrir la famille. De nos jours, en revanche, des personnes qui s'adonnent à la mendicité en viennent même à tarabuster les passants. Pour forcer la pitié et toucher la sensibilité des âmes charitables, ces individus vont jusqu'à imaginer de pitoyables scénarios. D'autres n'hésitent pas à agripper chaque passant pour lui coller au nez une carte d'handicapé on un certificat médical. Le but étant de soutirer le maximum d'argent aux gens de bonne foi. De jeunes mendiantes assises à même le sol et criant à tue-tête, utilisent quant à elles d'autres méthodes plus poignantes : qui un bébé sale dans son giron, qui entourée de chérubins en loques, elles n'hésitent pas à exhiber leur misère. Durant ce mois sacré, la mendicité a pris des proportions démesurées à Médéa. Cela rend difficile de séparer les vrais nécessiteux des faux et ne va pas sans ternir l'image d'une ville en plein essor. C'est le paradoxe d'une wilaya pourtant riche de ses terres fertiles.