Le phénomène de la mendicité a pris des proportions dramatiques dans la région de Blida. Les mendiants élisent domicile dans les principales artères de la ville, devant les mosquées et les magasins, ou d'autres endroits fréquentés quotidiennement par les citoyens.La mosquée El Badr à Bab Sebt, au cœur de la ville des Roses, en est un bon exemple. Dans différentes rues des villes de la wilaya, l'on rencontre plusieurs catégories de mendiants, notamment des femmes accompagnées d'enfants en bas âge.La plupart de ces, vrais ou faux, mendiants exhibent souvent des certificats médicaux abîmés pour attendrir les passants. Certains parmi ces derniers n'hésitent pas à glisser la main dans la poche dans l'espoir de contribuer à soulager la souffrance de ces mendiants, dont la plupart disparaissent à la tombée de la nuit pour revenir le lendemain aux endroits habituels qui deviennent, par la force des choses, leurs chasses gardées. Ce qui pousse plusieurs Blidéens à penser que ce sont de prétendus pauvres qui appartiennent à un réseau de mendicité. D'autres croient plutôt qu'ils viennent des alentours immédiats des villes et des habitats précaires qui les entourent. «La quémande est devenue un art et non une honte.Des jeunes bien portant et assez bien vêtus chassent leurs proies dans les parkings. Leurs méthodes consistent à repérer dans les aires de stationnement, les propriétaires de véhicules récents qu'ils accostent avec un discours religieux attendrissant et une histoire émouvante pour enfin leur demander de l'aide comme l'achat de médicaments coûteux, dont ils fixent aléatoirement le prix», nous dit un automobiliste. Néanmoins, même si la mendicité est devenue une profession pour certains, il ne faut pas nier l'existence d'une catégorie de vrais nécessiteux victimes de la pauvreté et de fléaux sociaux.