Le groupe Ideflawen n'est plus à présenter, puisque sa renommée dépasse les frontières du pays. -Quel est votre sentiment après avoir animé, aujourd'hui, un concert à Tamkadbout ? C'est la première fois que je viens dans ce village et j'espère que ce ne sera pas la dernière. Sincèrement, je suis ému et impressionné par la forte présence du public. Un public merveilleux et accueillant qui n'est pas pressé de partir. Ce qui dénote sa maturité artistique et son amour pour la chanson engagée. Des rencontres pareilles doivent se multiplier en Kabylie et à travers tout le territoire national et ne doivent pas se se avoir lieu uniquement pendant le Ramadhan et à l'occasion de quelques événements. -Durant votre longue carrière vous avez certainement vécu des anecdotes... Effectivement, il y en a plusieurs, mais la plus frappante est celle qui s'est passée en 1990 à la salle Atlas où nous devions animer un spectacle. La salle était pleine comme un œuf. C'est alors que surgit un groupuscule extrémiste qui venait de sortir de la mosquée et qui voulait empêcher la tenue de notre gala. Il fallait faire appel aux forces de sécurité pour sécuriser les lieux. Un souvenir qui me reste en travers de la gorge. Je n'arrive pas encore à comprendre comment cela pouvait se produiredans notre pays. -Peut-on espérer le retour du groupe sur la scène artistique ? Le groupe est toujours sur la scène artistique. Donc, on ne peut pas parler de retour. Mais si vous voulez savoir s'il y a un nouveau produit, je vous annonce que nous sommes en train de préparer un nouvel album qui sera prêt, si tout va bien, à la fin de l'année. Dans cet album, il y aura beaucoup plus de social et un hommage au regretté mohya. Quant aux détails, je préfère laisser le public les découvrir à la sortie de l'album sur le marché. -Pour terminer, que souhaite Ali Ideflawen ? Des souhaits, il y en a plusieurs. Que notre société retrouve la sérénité et la sécurité pour que nos jeunes puissent s'épanouir sur la terre de leurs aïeux et qu'ils n'aient plus à traverser la mer au risque de leur vie. Que tous les citoyens et tous les artistes puissent vivre dignement et décemment du fruit de leur labeur. Que notre terre puisse devenir un havre de paix, de tolérance et d'amour où la culture sous toutes ses formes serait reine.