Selon un rapport du groupement de la gendarmerie nationale de Tlemcen, le gouvernement marocain a procédé, ces deux dernières semaines, à l'expulsion de 242 ressortissants subsahariens en deux opérations distinctes. Un procédé qui a fortement surpris les observateurs et les organisations des droits de l'homme. La première semaine du Ramadhan, les autorités du gouvernorat d'Oujda (Maroc oriental) a « renvoyé 171 subsahariens de différentes nationalités, la semaine d'après, un deuxième contingent de 171 subsahariens a été expulsés vers le territoire algérien » a indiqué, pour sa part, la presse marocaine. Une curieuse façon de faire des responsables chérifiens qui justifient le recours à ce procédé par le fait que « ces subsahariens sont entrés au royaume par les frontières algériennes ». Pourtant, des expulsés rencontrés à Maghnia affirment qu'ils étaient entrés par la Mauritanie et que certains d'entre eux sont arrivés de leurs pays respectifs par avion et munis d'un visa. « Notre expulsion vers l'Algérien est illégal. C'est la première fois que nous mettons nos pieds sur le sol algérien. Les autorités marocaines auraient du nous renvoyer directement dans nos pays, comme le stipulent les lois internationales", nous dit l'un d'entre eux. Pour rappel, il y a trois ans, le gouvernement algérien a rapatrié près de 1 500 subsahariens chez eux par la voie aérienne, après avoir été soumis à des contrôles médicaux et bénéficié d'une prise en charge en nourriture.